« Redécouvrir la proximité de Dieu »

Paris Notre-Dame du 22 avril 2021

Vendredi 16 avril, la société de production Saje organisait une soirée spéciale autour d’un documentaire sur la prière de guérison proposée à la paroisse St-Nicolas-des-Champs. Le dimanche précédent, c’était un documentaire sur la guérison qui en parlait dans le cadre de Présence protestante et du Jour du Seigneur. Comment lire ce « succès » ? Le regard du curé de la paroisse, confiée à la Communauté de l’Emmanuel, le P. Christophe Aubanelle.

Le P. Christophe Aubanelle est le curé de St-Nicolas- des-Champs (3e).
© Ariane Rollier

Paris Notre-Dame – Comment expliquez- vous cette médiatisation d’une veillée de prière organisée depuis de nombreuses années ?

P. Christophe Aubanelle – Le retentissement de cette prière n’est pas nouveau. Depuis le début du confinement, certaines de nos prières ont été vues jusqu’à 40 000 fois sur YouTube. Quand nous pouvions la vivre en « présentiel », nous accueillions parfois plus de 1500 personnes. Certaines venaient de loin voire de l’autre bout du monde, comme le Mexique ou la Nouvelle-Calédonie… Ce succès nous dépasse totalement. Cette prière a été initiée, alors que la paroisse était quasiment morte. La Communauté de l’Emmanuel, à qui St-Nicolas-des-Champs (3e) avait été confiée en 1992, a voulu lancer de nouvelles propositions pour la faire revivre. Rapidement, il y a eu cette idée de prier pour les malades et les personnes qui souffrent. Cela a tout de suite pris. Et la fréquentation a augmenté progressivement. Cette prière est devenue l’activité phare de la paroisse. Depuis des années, des personnes demandent à recevoir le baptême ou d’autres sacrements, après être venues à la prière des malades où elles ont vécu une rencontre du Christ.

P. N.-D. – À quels besoins répond-elle ?

C. A. – Les gens qui viennent souffrent ou viennent prier pour des proches. D’autres sont malmenés par le diable et ont besoin de délivrance… Tous viennent demander au Seigneur une grâce particulière. Contrairement à la messe qui s’adresse aux baptisés et nécessite une certaine « formation », cette prière est accessible à tous. C’est un lieu de seuil. Certains participants sont agnostiques ou athées, d’autres, protestants, orthodoxes, musulmans... Toutes les origines, tous les milieux sociaux sont représentés. Chacun peut y trouver la consolation, la libération et la guérison. Pour moi, c’est vraiment un signe du royaume de Dieu.

P. N.-D. – N’y-a-t-il pas un risque de promouvoir une religion « magique » ?

C. A. – Non, notre prière est simple. Après un temps d’accueil, nous commençons par un temps de louange, sans excitation, pour se tourner vers Dieu, et lui présenter ceux qui souffrent. Puis vient un temps d’enseignement et de témoignages. Il n’y a pas de rite « magique ». Ensuite, on expose le Saint-Sacrement. Les paroles de connaissance ou de guérison proviennent d’un charisme donné à certains pour révéler l’amour de Dieu qui continue de se manifester. Cette prière est d’abord faite pour la conversion des cœurs, pour que les personnes découvrent que Jésus est vivant, en particulier dans sa présence eucharistique. Le Seigneur donne des signes, des grâces, des guérisons, au service de la découverte de son amour. Contrairement à la voyance, on se tourne ici vers Dieu, qui répond gratuitement. Les guérisons ou les paroles de connaissance ne sont pas liées aux mérites des personnes qui les reçoivent. Elles sont le fruit de la miséricorde divine. L’amour de Dieu est gratuit. L’amitié du Seigneur ne se mérite pas. C’est un don.

P. N.-D. – Dans le diocèse, de plus en plus d’initiatives de ce type sont proposées. Je pense notamment à la prière lancée à St-Sulpice (6e) par l’archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit. Pourquoi ?

C. A. – Il y a beaucoup de souffrances. Beaucoup de personnes n’ont plus d’espérance. Et le monde d’aujourd’hui ne propose pas grand-chose pour être heureux, à part la consommation et la performance... On redécouvre, par ces prières de guérison, la proximité de Dieu, dans nos épreuves, dans la souffrance, dans la maladie, un Dieu proche qui veut nous aider, nous consoler et nous donner la paix, l’espérance, la joie et enfin la vie éternelle. Certains nous disent que cette prière est le plus beau moment de leur semaine.

Propos recueillis par Isabelle Demangeat @LaZaab

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