Saint-Sulpice, petite sœur de Notre-Dame
Paris Notre-Dame du 2 mai 2019
Un mois avant l’incendie de Notre-Dame de Paris, St-Sulpice (6e) a connu un départ de feu. L’église porte encore les traces de l’incident alors même que l’édifice accueille les cérémonies programmées initialement dans la cathédrale de Paris.
Aujourd’hui encore, les stigmates de l’incendie qui s’est déclaré au début de l’après-midi du 17 mars, au niveau de l’entrée sud de St-Sulpice (6e) située rue Palatine, sont visibles. Une paroi en bois aggloméré fait office de porte et une légère odeur de brûlé flotte dans l’air. « Ce jour-là, le feu a pris à la porte du transept avant de se communiquer au grand tambour de bois puis à la tribune et son escalier, explique le P. Jean-Loup Lacroix, curé de la paroisse. L’incendie a commencé à détruire le vitrail, puis à faire tomber le bas-relief. Ce feu était très spectaculaire mais a été très rapidement éteint grâce à l’intervention des pompiers. Toutefois, les dégâts sont considérables, car une grande partie des boiseries anciennes a été touchée... » Les premières estimations faites par la ville de Paris, propriétaire de l’édifice, font état de 900 000 euros de travaux de restauration à la suite du sinistre.
Une forte émotion dans la paroisse
Si l’enquête est encore en cours, il ne fait aucun doute du caractère criminel de l’incident, selon le P. Lacroix. « C’est un incendie volontaire, mais pas un acte anti-religieux, considère-t-il. Il s’agit certainement d’un homme vivant dans la rue qui a eu une poussée de pyromanie. » Malgré tout, l’événement a suscité l’émotion au sein de la communauté paroissiale. « Émotion aujourd’hui complètement recouverte par celle que nous ressentons pour Notre-Dame », confie le P. Lacroix. D’autant plus que les équipes de la ville de Paris ont commencé très rapidement les travaux afin de sécuriser et de rétablir une entrée à la place de la porte endommagée. De même, la suie et la poussière qui ont recouvert une bonne partie du sol et des chaises de l’église ont été enlevées.
« Nous avions peur de devoir laisser les portes ouvertes tout l’été pour faire partir cette odeur de brûlé, mais nous sommes rassurés, cela ne sent déjà quasiment plus, fait remarquer le P. Lacroix. À la suite de ce triste événement, nous avons décidé d’en profiter pour avancer sur notre projet d’éclairage. Notre église a été noircie, c’était l’occasion de lui donner plus de lumière ! » La paroisse avait prévu de lancer un appel aux dons pour ce nouveau chantier, elle avait déjà reçu spontanément plus de 10 000 euros. « Une somme loin d’être suffisante mais qui est déjà encourageante, remarque le P. Lacroix. À notre échelle, ce n’est pas sans importance. Mais, à la suite de l’incendie de Notre-Dame, nous avons tout suspendu, car l’urgence n’est plus chez nous », poursuit le prêtre. Les cérémonies initialement prévues à Notre-Dame ont été délocalisées à St-Sulpice, et les équipes des deux églises ont travaillé main dans la main. « Certains travaux sont en cours, mais il reste encore beaucoup à faire pour effacer toutes les traces de cet incendie et accueillir de grands rassemblements [1] », estime le P. Lacroix.
Gautier Demouveaux
[1] Liste de ces grands rassemblements en page 2
de ce numéro de Paris Notre-Dame.
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