Trentenaires en crise d’Ado
Paris Notre-Dame du 9 février 2023
Si les propositions d’adoration ne manquent pas pour les étudiants et jeunes pros, il est plus difficile pour les trentenaires de trouver une formule répondant à leurs attentes. C’est ce qui a motivé deux paroissiennes de St-Pierre de Montrouge à lancer Ado-bar, une proposition à destination des trentenaires proposant un temps d’adoration suivi d’un moment convivial autour d’un verre
Quand on est trentenaire à Paris, dans la vie active depuis plusieurs années mais célibataire, il peut s’avérer parfois compliqué de trouver sa place dans les groupes de prière qui existent déjà, souvent destinés aux étudiants, aux jeunes pros ou aux couples. Alors que faire ? C’est la question que se sont posée Blandine et Inès, 32 ans, en fin d’année dernière. Les jeunes femmes décident donc de créer un nouveau groupe à destination des jeunes qui comme elles ont autant soif de Dieu que de moments entre amis. Et c’est ainsi qu’en septembre 2022 naît Ado-bar. Le concept ? Un mercredi sur deux, une heure d’adoration suivie d’un verre dans un bar. « Nous sommes une quarantaine dans le groupe WhatsApp. Chacun vient quand il peut, le format est très libre et permet de vivre sa foi de manière assez simple », précise Blandine.
Dans la chapelle du patronage de la paroisse St-Pierre de Montrouge (14e), l’adoration commence dans le silence et le recueillement. Un grand tapis gris recouvre le parquet et accueille, au fur et à mesure de leur arrivée, la vingtaine d’adorateurs présents en ce mercredi 1er février. Le son d’une flûte traversière se fait entendre à intervalle régulier et accompagne les chants qui soutiennent la prière intérieure de chacun. Dans la pénombre, seul l’ostensoir se détache sur l’autel, éclairé par la lueur d’une demi-douzaine de bougies disposées de part et d’autre.
Simplicité et radicalité
Une proposition idéale pour Gwenaëlle, 34 ans, qui a rejoint le groupe dès son lancement : « L’année dernière, j’avais envie d’adorer régulièrement mais comme ce n’était pas un rendez-vous fixé dans mon agenda, je ne m’y suis finalement jamais rendue. Ici, on prie ensemble, dans un esprit communautaire, mais contrairement aux autres groupes où j’allais précédemment, il n’y a pas ce passage obligé du partage en petits groupes sur un thème imposé qui ne me nourrissait plus. » Édouard, 35 ans, souligne quant à lui « la simplicité et la radicalité » d’Ado-bar : « Simplicité parce qu’il ne s’agit en soi que d’une adoration suivie d’un verre entre amis ; radicalité parce que l’adoration est une forme de prière exigeante et parfois difficile d’accès. Mais le fait que l’on soit un petit nombre crée une intimité qui nous porte les uns les autres. »
Consciente tant de l’enjeu spirituel que de la demande forte de cette nouvelle génération, Faustine Fayette, chargée de mission au pôle Jeunes adultes du diocèse de Paris, analyse que « cette tranche socio-professionnelle n’existait pas il y a encore quelques années. Les trentenaires étaient alors, pour la plupart, mariés et avaient des enfants. Pour le moment, je n’ai relevé aucune autre proposition spirituelle en ce sens mais cela fait partie des préoccupations du diocèse ». Une attention également de l’Église universelle puisque le pape François a émis le souhait que les JMJ qui se dérouleront cet été au Portugal s’adressent cette année particulièrement aux jeunes de plus de 30 ans.
Mathilde Rambaud
Pratique
Ado-bar : un mercredi sur deux à 20h.
Patronage St-Pierre de Montrouge,
5, rue du Moulin Vert, 14e.
Contact : adobar.stpierredemontrouge@gmail.com
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