Un après-midi missionnaire
Paris Notre-Dame du 19 décembre 2013
Inviter les passants à entrer dans leur église, c’est une expérience que St-Ambroise (11e) a vécue, à l’occasion de sa fête patronale, le samedi 7 décembre. Une initiative incontournable, qui s’est déroulée au cœur de trois jours de fête paroissiale, pour se préparer à la grande mission de l’Avent 2014.
À la sortie du métro, deux paroissiens proposent une bougie. « C’est la saint Ambroise, nous vous offrons une lumière », répètent-ils à ceux qui sortent ou s’engouffrent dans le souterrain. Certains acceptent la bougie, accompagnée du programme paroissial de l’après-midi (annonçant la veillée du soir) et d’une prière. « Même si ça n’est pas facile de partir en mission, c’est important que l’on parle de Dieu dans l’espace public », témoigne Jean-Charles. Plus loin, deux jeunes de l’aumônerie accostent les passants. Malgré les refus de certains, ils se laissent gagner par la joie de leurs quelques « victoires ». « Certains m’ont dit qu’ils viendraient à la veillée », raconte Bastien, emballé. Devant le parvis, une tente dressée, de laquelle se répandent des effluves d’un vin chaud, accueille les passants. Quelques personnes du Petit café [1] soutiennent l’équipe. « On donne de quoi réchauffer les passants, avant de leur proposer d’aller dans l’église », explique une paroissienne. Pour François-Xavier, en poste devant la tente, la prise de contact avec les passants n’est pas facile : « Peu de gens s’arrêtent, mais nous pouvons avoir des conversations très riches. J’ai parlé trois quarts d’heure avec un passant ! Je suis heureux d’avoir pu transmettre ma foi. »
Chemin de lumière
Dans l’église, une musique douce et un chemin de lumière dégagent une ambiance chaleureuse. Denise explique à ceux qui entrent ce qu’il s’y passe. « D’habitude, quand je m’occupe de l’accueil à l’église, je laisse les personnes venir à moi. Aujourd’hui, je réalise que je suis capable d’aller vers eux », avoue-t-elle, émue. Martine confie elle aussi que la mission lui « ouvre le cœur ». Dans la nef, des fidèles adorent le Saint-Sacrement. On peut piocher, au pied des marches, une Parole de Dieu. Sur le côté de la nef, une crèche attend les visiteurs, tandis qu’une corbeille recueille leurs intentions. Nicole vient d’en déposer une. « Je ne suis pas très pratiquante, mais j’apprécie l’ambiance paisible de cette église. » À côté, un « livre des merveilles » permet à ceux qui le veulent d’y écrire les grâces reçues. Dans la chapelle St-Ambroise, on propose de faire mémoire de son baptême. Des petits groupes y redisent leur foi, écoutent un texte de la Bible et font le signe de croix avec l’eau bénite. Jean-Pol, membre du Foyer de charité de Dinan venu spécialement pour soutenir les missionnaires, commente l’Écriture.
Des liens renforcés
Pour lui, cette expérience, qui rassemble près de trente paroissiens, est un succès. « Les paroissiens se rencontrent de façon nouvelle, lance-t-il. Or, c’est en renforçant leurs liens que la communauté sera davantage visible. Côté pratique, il faudra peut-être, la prochaine fois, faire appel à des musiciens pour animer davantage le parvis. » Pour le P. Augustin Deneck, curé, « les paroissiens découvrent que la démarche missionnaire leur fait du bien. Ils prennent conscience qu’ils doivent se mettre en chemin. Je vois beaucoup de joie aujourd’hui ». À 20h30, dans l’église, la moitié des personnes présentes pour la « veillée de lumière » sont extérieures à la paroisse. Mais tous méditent en écoutant l’hymne acathiste, des chants grégoriens et des poèmes de Jean-Paul II. • Agnès de Gélis
[1] Trois fois par semaine, St-Ambroise accueille les personnes isolées pour un petit-déjeuner convivial.