Homélie du Cardinal André Vingt-Trois - Appel décisif des catéchumènes adolescents - St Séverin

Samedi 23 février 2013 - Saint-Séverin (Paris Ve)

 Col 3, 5-10.12-17 ; Ps 15 ; Mc 10, 46-52 ;

Frères et Sœurs,

Saint Paul nous a dit tout à l’heure « puisque vous avez été choisis par Dieu, que vous êtes ses fidèles et ses bien-aimés » (Col 3, 12), chacune et chacun d’entre vous qui se prépare au baptême a été choisi par Dieu. On ne sait pas comment ! Il ne nous dit pas comment il fait pour nous choisir. Vous pourriez dans votre cœur, dans votre mémoire, revoir les visages des personnes de votre famille, de votre entourage, des amis, qui ont été pour vous des messagers du Seigneur, afin de vous aider à découvrir quelqu’un qui traverse l’histoire des hommes. Ce quelqu’un, c’est Jésus de Nazareth. Comme nous le voyons marcher en sortant de Jéricho pour aller vers Jérusalem, à travers une foule empressée autour de lui, il marche tout au long de l’histoire des hommes et il traverse l’histoire de chacun et de chacune d’entre nous.

Comme le Fils de Timée, aveugle, nous aussi nous avons entendu parler de Jésus, nous avons entendu ce qu’il a fait, ce qu’il a dit, et à plusieurs moments de notre vie nous disons : Seigneur, aie pitié de moi, viens à mon aide. Tout le monde ne comprend pas que l’on dise à Jésus de venir à notre aide. Tout le monde ne comprend pas que Jésus soit quelqu’un pour nous. Mais cela n’a pas d’importance, notre dialogue avec le Christ n’est pas fait pour être publié dans les journaux ou à la télévision, c’est une parole de notre cœur en direction de Jésus, et Jésus nous répond. Et il ne nous répond pas seulement dans notre cœur, mais il nous répond par des personnes qu’il met sur notre route. Il nous répond par la proposition qui nous est faite de participer complètement à sa vie par le baptême et l’eucharistie. Alors, un jour, vous avez compris que Jésus vous a appelé, il vous a appelé à vous approcher de lui et à lui demander ce que vous cherchez. Comme il le dit au fils de Timée quand il lui demande : « que veux-tu que je fasse pour toi ? » (Mc 10, 51), à chacune et à chacun d’entre nous, Jésus dit souvent « que veux-tu que je fasse pour toi ? », que vas-tu me demander ? On aurait beaucoup de choses à demander, mais évidemment on demande ce qui compte le plus, et pour cette homme qui est aveugle, ce qui compte le plus c’est de voir, et il dit : fais « que je voie » (Mc 10, 51).

Pour vous aujourd’hui, ce qui compte le plus, c’est de demander à être baptisé et à entrer dans l’Église. Alors comme Jésus l’a dit à Bartimée, je vous réponds : « ta foi t’a sauvé » (Mc 10, 52). Parce que tu as cru que Jésus pouvait quelque chose pour toi, aujourd’hui, il t’appelle ; « confiance, lève-toi ; il t’appelle » (Mc 10, 49), il t’appelle à t’approcher du baptême, de l’eucharistie, il t’appelle à devenir membre de son Église, mais plus que tout encore, il t’appelle à vivre une vie nouvelle, car le baptême c’est le commencement d’une vie nouvelle, et cette vie nouvelle transforme notre manière de vivre. Saint Paul nous le dit : « débarrassez-vous des agissements de l’homme ancien » (Col 3, 9), qui appartient encore à la terre, « colère, emportement, méchanceté, insultes, propos grossiers. Plus de mensonge entre vous » (Col 3, 8-9). Quand nous entendons cela nous savons bien que nous aussi nous sommes capables de nous mettre en colère, de nous emporter, d’être méchant, de mentir, et il nous dit « revêtez l’homme nouveau » (Col 3, 10), et l’homme nouveau vit une vie nouvelle, c’est-à-dire qu’il revêt « son cœur de tendresse et de bonté, d’humilité, de douceur, de patience… Agissez comme le Seigneur, il vous a pardonné, faites de même. » (Col 3, 12-13). Voilà le chemin dans lequel vous vous engagez, et pour lequel je vous appelle au nom de l’Église qui est à Paris pour que vous deveniez membre de cette Église.

C’est le commencement d’un long chemin, vous aurez à répondre au Christ tout au long de votre vie, en étant disponible et à l’écoute de sa parole, en étant désireux de faire ce qu’il souhaite. Que vous demandera-t-il ? Je n’en sais rien, mais vous non plus ! Mais vous le découvrirez le moment venu.

Tout à l’heure, le diacre, qui a lu l’évangile pour nous, se prépare pour être ordonné prêtre. Il y a quelques années, il était exactement dans la même situation que vous, jeune collégien ou jeune lycéen, à attendre et à chercher ce que le Seigneur désirait qu’il fasse. Mais pour l’instant, qu’il suffise de regarder ce que fait l’aveugle guéri, l’Évangile nous dit : « Aussitôt l’homme se mit à voir, et il suivait Jésus sur la route » (Mc 10, 52). Maintenant je vais vous appeler pour suivre Jésus sur la route.

+ André cardinal Vingt-Trois, archevêque de Paris.

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