« YouCoun » : Vatican II, version Jeunes

Paris Notre-Dame du 11 octobre 2012

P.N.-D. - Vous aviez 17 ans quand vous avez découvert les textes du concile. Que cherchez-vous ?

Samuel Grzybowski, 20 ans, étudiant en sciences politiques, membre du comité de pilotage du programme « YouCoun » inauguré le 11 octobre au siège de la CEF à Paris.
© Laurence Faure

Samuel Grzybowski – Je lançais à ce moment là l’association Coexister, visant à promouvoir le dialogue interreligieux. J’ai donc voulu savoir ce que l’Église disait sur le sujet. Sur internet, je suis rapidement tombé sur Nostrae Ætate [1] . Ayant soif de parfaire ma connaissance de la foi catholique – afin de mieux la pratiquer –, j’ai fini par lire les seize textes adoptés par le concile entre 1962 et 1965.

P.N.-D. - Concrètement, quelle résonance ont-ils pris dans votre vie ?

S. G. – J’ai d’abord réalisé que l’Église me soutenait avec force dans ce désir de faire grandir le dialogue interreligieux. Ensuite, je me suis réconcilié avec l’Église. Dans Lumen gentium [2], je l’ai découverte comme le corps mystique du Christ : elle n’était plus cette institution lourde et hiérarchisée que je croyais connaître. C’est à partir de là que j’ai pu dire : « J’aime l’Église. » La conséquence logique a été la prise de conscience de ma vocation de baptisé à la servir.

P.N.-D. - Pour relayer votre découverte aux jeunes, vous lancez le programme « YouCoun », le 11 octobre, à la Conférence des évêques de France. À qui va t-il servir ?

S. G. – Ce programme de trois ans (2012-2015) va célébrer et promouvoir le concile Vatican II auprès des jeunes. « YouCoun » – pour Youth Council –, se met au service des mouvements de jeunes catholiques, associatifs et diocésains. D’abord en leur proposant le livre « YouCoun », qui paraîtra fin novembre. Préfacé par le cardinal Roger Etchegaray, le volume fait intervenir une cinquantaine de théologiens, d’experts et d’acteurs de terrain. Ce résumé pédagogique des textes conciliaires est un outil pour que les jeunes puissent « vivre » le concile au quotidien – en redécouvrant la liturgie, le dialogue œcuménique… –. Le programme a aussi pour objectif de permettre un dialogue entre catholiques de différentes sensibilités, par des rencontres. Dès le 11 octobre, notre collège – rassemblant les délégués de chaque mouvement inscrit – se réunira trois fois par an et organisera deux week-ends annuels. Différents experts interviendront lors de ces rencontres. À plus long terme, nous souhaitons que les jeunes puissent eux mêmes produire du contenu témoignant de leur (re)découverte du concile, au moyen du blog créé pour eux sur www.youcoun.fr.

P.N.-D. - Quel est l’enjeu ?

S. G. – Qu’il ne reste plus, en 2015, un seul jeune « catho » qui n’ait pas pris connaissance des textes du concile ! Il y en a beaucoup trop qui les méconnaissent. Le concile a ouvert des chantiers considérables que l’Église s’efforce de développer depuis cinquante ans. Mais ce n’est qu’une amorce, il n’est pas trop tard pour l’appliquer, bien au contraire, c’est une affaire de siècles. • Propos recueillis par Laurence Faure

[1Déclaration conciliaire sur les relations de l’Église avec les religions non chrétiennes.

[2Une des quatre constitutions conciliaires de Vatican II.

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« Rejoindre les situations humaines de ceux qui ne nous demandent plus rien »

Paris Notre-Dame – 5 août 2025

« L’Église doit être missionnaire ou elle ne sera plus rien en ce monde. […] Une foi qui ne se propose pas et ne se partage pas est une foi qui se dessèche et qui n’intéresse plus, même les croyants. » Ainsi s’exprimait Mgr Vingt-Trois dans sa lettre Notre mission à Paris, publiée les premiers jours de son épiscopat parisien, ajoutant, quelques lignes plus loin, cette formule que personne n’a oubliée : « Nous devons chercher, dans notre travail pastoral habituel, comment nous pouvons rejoindre les situations humaines de ceux qui ne nous demandent plus rien. » L’exhortation à cet élan missionnaire – pour lequel il avait défini quatre champs prioritaires, à savoir, la famille, la jeunesse, la solidarité et l’éthique – est le fil rouge de son ministère à Paris, en témoigne l’organisation des Assises de la mission, en 2008 et 2009, et les trois années placées sous le sigle de « Paroisses en mission », de 2009 à 2012, avec, comme point d’aboutissement, l’opération Avent 2014 qui permettra de déployer plus de 500 projets missionnaires durant le mois de décembre 2014. Son dernier programme pastoral diocésain, de 2015 à 2018, s’appuiera toujours sur la mission, autour des axes « Annoncer, partager, transmettre ». Entretien avec Mgr Bruno Lefèvre Pontalis, curé actuel de St-François- Xavier (7e), qui fut vicaire général du diocèse de Paris 2012 à 2016. Charlotte Reynaud

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