Anthropologie chrétienne au Collège des Bernardins
Paris Notre-Dame du 27 avril 2023
L’Institut supérieur de sciences religieuses (ISSR), rattaché à l’École Cathédrale, lance à la rentrée prochaine un nouveau master d’anthropologie et d’éducation chrétiennes. Félix Resch, professeur de philosophie à l’ISSR et référent de cette nouvelle formation, reconnue par l’État, revient sur son contenu et son actualité.
Paris Notre-Dame – L’ISSR ouvre à la rentrée prochaine un nouveau master, en quoi consiste-t-il ?
Félix Resch – Ce nouveau master, sur deux ans, portera sur les thèmes de l’anthropologie et de l’éducation chrétiennes, et s’articulera sur un double mouvement : chercher à comprendre le monde contemporain, d’une part, et apporter une réponse explicitement chrétienne aux défis de ce monde, de l’autre. Le premier module – intitulé Écriture sainte – aborde ces deux thématiques de l’anthropologie et de l’éducation d’un point de vue biblique, à partir de la parole de Dieu ; en d’autres termes, la manière dont l’histoire d’Israël et du Christ peuvent éclairer notre condition humaine et les conséquences concrètes qu’un éducateur chrétien peut tirer des textes bibliques. Le deuxième module – Théologie dogmatique et fondamentale – vient compléter le premier avec les deux sources de la Révélation chrétienne : l’Écriture et la Tradition. Le troisième module – Théologie patristique – est conçu comme une charnière entre les deux premiers et a vocation à familiariser nos étudiants avec les trésors de la théologie des Pères de l’Église. Enfin, le quatrième module, le plus novateur, est nommé Philosophie et sciences humaines et affrontera directement les grandes questions de l’anthropologie contemporaine. Chaque semestre, les étudiants suivront des cours reprenant l’ensemble des modules.
P. N.-D. – À qui s’adresse cette formation ?
F. R. – Le seul prérequis pour l’inscription au master est d’être licencié en sciences religieuses. Toute personne disposant de ce diplôme et souhaitant approfondir ses connaissances dans les domaines de l’anthropologie et de l’éducation chrétiennes est donc la bienvenue, en particulier les professionnels de l’enseignement catholique. Le master est conçu pour être suivi à temps plein mais nous avons fait le choix de le proposer également à mi-temps pour nous adapter aux disponibilités de nos étudiants. Pour ceux qui n’auraient pas cette licence ou la disponibilité nécessaire pour suivre la formation du master, même à mi-temps, il est possible de suivre le certificat, formation non diplômante, qui reprend sur quatre semestres une partie des cours du master. Ces deux formations, le master comme le certificat, sont certifiées par Qualiopi (NDLR, marque de certification qualité des prestataires de formation, délivrée par le gouvernement). L’État prend donc en charge les frais de scolarité et reconnaît les diplômes de l’ISSR, tant la licence que ce master.
P. N.-D. – Pourquoi ce choix de l’anthropologie et de l’éducation chrétiennes ?
F. R. – Ces thèmes sont d’une grande actualité. Nous sommes, à l’ISSR, fidèles à l’enseignement de l’Église et au Concile Vatican II qui promeuvent un dialogue bienveillant et authentique avec le monde qui nous entoure. Cette ouverture est très importante pour nous et explique ce choix. Il s’agit d’un dialogue qui s’efforce de comprendre le monde car nous y sommes profondément enracinés et le partageons avec les non-chrétiens. Ce master s’appuie sur l’interprétation des textes, complétée, dans un second temps, par une réponse chrétienne. Nous ne nous contentons pas de comprendre et d’écouter l’autre, mais nous essayons aussi d’apporter à ce monde une réponse qui s’inspire de la révélation chrétienne.
Propos recueillis par Mathilde Rambaud
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