« Assurer une bonne visibilité de l’Église »

Paris Notre-Dame du 29 avril 2021

Les Chantiers du Cardinal, ce sont six salariés, 330 délégués paroissiaux, cinq millions d’euros de projets, 456 églises et chapelles construites, 30 000 donateurs, huit diocèses de la grande province de Paris… et 90 ans de vie. Directeur général depuis cinq ans, Jérôme Tolot, nous parle de cette association créée en 1931 par le cardinal Jean Verdier.

Jérôme Tolot, bénévole, est directeur général des Chantiers du Cardinal depuis le 1er septembre 2016.
© Gil Fornet

Paris Notre-Dame – Qu’avez-vous prévu pour fêter vos 90 ans ?

Jérôme Tolot – Notre anniversaire étant tributaire des circonstances sanitaires actuelles, il est difficile d’organiser de grands événements. Cependant nous allons publier un numéro spécial de notre revue retraçant toutes nos réalisations depuis dix ans. À la rentrée, nous organiserons une conférence sur l’art sacré dans les églises post-1905, un art assez méconnu qui a pourtant donné naissance à de très belles œuvres, dans le domaine des vitraux, de la céramique, de la sculpture ; nous organiserons des visites d’églises remarquables du XXe siècle et des années très récentes ; enfin, d’ici la fin de l’année nous inviterons tous nos grands donateurs pour une célébration.

P. N.-D. – Comment a évolué la mission des Chantiers en 90 ans ?

J. T. – En 1931, il s’agissait essentiellement de construire de nouvelles églises, notamment dans les banlieues proches ou lointaines de Paris, où la population augmentait beaucoup à l’époque, avec des vagues d’immigration. C’était une très grande œuvre de bâtisseurs. Au fil du temps, l’association s’est occupée beaucoup plus de rénovations : sur une vingtaine de projets par an, seuls trois ou quatre concernent de nouveaux édifices. Aujourd’hui, nous participons également à l’embellissement des églises qui ont parfois été construites un peu rapidement, à leur réfection et à la construction de salles paroissiales pour la vie des communautés catholiques. Les Chantiers ne sont plus directement impliqués dans les travaux – sauf pour un rôle d’expertise –, ils se chargent de la relation avec les donateurs et avec les paroisses, du financement des projets et de la communication.

P. N.-D. – Quels sont vos grands projets en cours ?

J. T. – Nous avons trois projets phares : le financement à proximité de Marne-la- Vallée (Seine-Saint-Denis) d’une très belle église de plus de 800 places, St-Colomban, d’une grande église Ste-Bathilde dans le diocèse de Meaux (Seine-et-Marne), et d’une autre St-Joseph-le-bienveillant à Montigny-le-Bretonneux (Yvelines) dans le diocèse de Versailles, avec un dessin architectural très innovant, en forme de voile de bateau.
Il y a aussi de petits projets, comme la rénovation du presbytère de St-Jean-de-Montmartre (18e), avec la création de chambres pour étudiants, ou encore celui de l’édification de la façade de N.-D.-du-Perpétuel-Secours à Asnières (Hauts-de-Seine), qui n’avait jamais été terminée.
De temps en temps nous privilégions des démarches originales, comme le café paroissial à Saint-Mandé (Val-de-Marne) pour les jeunes ou la réfection de la Maison Madeleine Delbrêl à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne).

P. N.-D. – Quels sont vos points d’attention dans l’étude des projets ?

J. T. – La grande thématique du cardinal Verdier était d’affirmer la présence du Christ dans la banlieue. Nous sommes de ce fait très attachés, dans les projets que nous finançons, à la bonne visibilité de l’Église : un campanile, un clocher, une façade, une croix, expriment la présence chrétienne. À l’intérieur aussi, nous tenons à ce que l’art sacré (vitraux, mobilier liturgique…) participe à la qualité des célébrations. Nous étudions ainsi toujours les projets avec un double souci : celui bien entendu du besoin à satisfaire mais également celui de la qualité esthétique du projet au service du message du Christ.

Propos recueillis par Anna Kurian-Montabone

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