Au Panier des Batignolles, des colis alimentaires et des grands sourires
Paris Notre-Dame du 29 avril 2021
Le 4 mars, la Société de Saint-Vincent-de-Paul a ouvert son dixième point colis solidaire à proximité de la paroisse Ste-Marie des Batignolles. Chaque jeudi, une quarantaine de foyers du quartier y viennent récupérer des denrées alimentaires.
À 14h30, le local du Panier des Batignolles, rue Truffaut (17e), n’a pas encore ouvert ses portes mais déjà une poignée de femmes, munies de gros cabas, et de rares hommes, attendent au soleil en file indienne. Comme chaque jeudi, entre 15 heures et 17 heures, ces habitants accompagnés par le Centre d’action sociale du 17e arrondissement viennent chercher un panier alimentaire au sein du point colis solidaire géré par la Société de Saint-Vincent-de-Paul. « C’est qui le premier ? », interroge une bénévole, donnant ainsi le top départ de la distribution. Contre un euro symbolique, les bénéficiaires ce jour-là repartiront avec des pâtes, du pain, des gâteaux, des bananes, des choux-fleurs, du fromage, du porc ou du bœuf, selon leurs régimes alimentaires, du dentifrice, etc. En bref, assez d’aliments pour préparer quatre ou cinq repas. Mis en place en collaboration avec la mairie du 17e arrondissement et aidé par la paroisse Ste-Marie des Batignolles (17e), le nouveau point colis solidaire répond à des besoins réels dans le quartier. « Environ 1000 familles du 17e se rendaient dans le 18e à la recherche d’aide alimentaire », argue Stéphanie Arnault, responsable du Panier. Au lancement en mars, le Panier des Batignolles distribuait des colis à 30 foyers, soit environ 80 personnes. Deux mois après, c’est 45 foyers, soit près de 120 personnes. « Afin de réévaluer les besoins au fil du temps et aider de nouvelles familles, nous avons convenu avec la mairie d’une aide pour un ou trois mois, à renouveler, bien entendu, en cas de besoin », complète Stéphanie Arnault. Pour Kinga, mère célibataire de 39 ans, ce service est un soulagement. Avec son chômage de 800 euros par mois, difficile de payer son loyer, de remplir son frigo et d’élever son fils, Alexandre, dans de bonnes conditions. La bénéficiaire, aux grands yeux bleus, apprécie aussi le contact avec les bénévoles qui, dit-elle, lui remontent le moral. « Le 1er avril, d’humeur taquine, ils nous faisaient des blagues », sourit-elle. Les familles revenant d’une semaine sur l’autre, pas à pas, une relation se noue avec l’équipe de bénévoles dont la majorité sont des paroissiens de Ste-Marie des Batignolles ayant eu vent de l’initiative via la feuille paroissiale. « Notre mission est double, explique Stéphanie Arnault. Il ne s’agit pas uniquement de nourrir mais aussi d’écouter, d’accueillir et de leur parler des initiatives proches que nous connaissons, par exemple le café des mamans à la maison Ozanam. » Ce jeudi après-midi, ils sont huit à être aux petits soins avec les bénéficiaires. « Voulez- vous boire quelque chose ? De l’eau ou un jus de fruit ? », interroge Caroline, 37 ans, grand sourire, venue prêter main-forte. Habitant le quartier depuis quinze ans, c’est son primeur, Pascal Bassard, qui l’a informée de l’ouverture du local. Touché par l’action, le vendeur de fruits et légumes y participe par des dons en nature, hebdomadaires : toutes les bananes et les choux-fleurs distribués ce jeudi, c’est grâce à lui. Pour moins acheter de denrées à la Banque alimentaire, le Panier des Batignolles participe à des collectes dans des magasins et a noué un partenariat avec Phenix, une entreprise sociale et solidaire. Une stratégie fine afin d’épauler, à l’avenir, un nombre plus important de foyers.
Alice Papin
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