Colombe, Jérôme, des jeunes et l’écologie intégrale
Paris Notre-Dame du 13 février 2020
Le pôle Jeunes adultes du diocèse de Paris a réuni, les 8 et 9 février, au Collège des Bernardins, près de 250 jeunes autour du thème « Quelle écologie intégrale ? » L’occasion, pour Colombe, étudiante en histoire de l’art, de se former davantage alors qu’elle se lance avec l’un de ses amis, Jérôme, dans l’aventure du Label Église verte. « Paris Notre-Dame » les a suivis.
Édifiée. C’est ainsi que Colombe ressort de l’atelier Homme diminué, homme augmenté proposé dans le cadre du week-end organisé par le pôle Jeunes adultes du diocèse de Paris, au Collège des Bernardins [1]. C’est une jeune fille qui l’animait. Aliénor. Une jeune fille ayant toujours rêvé d’être journaliste et qui l’est devenu malgré son handicap : une surdité de naissance. Malgré ou grâce, c’est selon. Aliénor, qui a bénéficié, enfant, d’un implant cochléaire lui permettant d’entendre, se définit à la fois comme une « femme diminuée » et une « femme augmentée ». Femme diminuée parce que privée naturellement d’ouïe. Femme augmentée parce qu’ayant accès, grâce à la technique, à l’audition. Femme augmentée, parce qu’au vu de sa présence, de son assurance et de son regard, elle a, du haut de ses 23 ans, acquis une maturité et une humanité exceptionnelles. Cette fragilité, devenue une force, Colombe la souligne. « Ce qui me plait dans cette écologie intégrale, c’est qu’on replace l’homme au cœur de tout, explique-t-elle. Dans ce qu’il a de beau mais aussi de plus fragile. »
Se former pour agir
L’écologie intégrale.
C’était le thème discuté pendant ce week-end réunissant près de 250 jeunes parisiens. Face à eux, des intervenants de renom : le mathématicien et philosophe Olivier Rey, l’ethnologue Xavier Ricard, le philosophe Fabrice Hadjadj, l’économiste Elena Lasida…
Des approches et des façons d’être au monde bien diverses. Mais un message commun : la nécessité de « sortir de l’impasse de la séparation entre l’homme et le monde » selon la formulation d’Olivier Rey. « L’élargissement de la vie sociale aux autres qu’humains », ajoute Xavier Ricard. Une vision partagée par Colombe. Venue accompagnée par l’un de ses amis, Jérôme, l’étudiante en histoire de l’art à l’Institut catholique de Paris (ICP) s’est lancée, avec lui, dans l’aventure du Label Église verte. Leur but : que l’église la plus proche de l’ICP, St-Joseph des Carmes (6e), bénéficie du label. Leur engagement en ce sens, depuis la rentrée de septembre 2019, a porté ses fruits : en dressant son éco-diagnostic, l’église a gravi le premier échelon. Mais il reste encore du travail. Ce week-end organisé au Collège des Bernardins tombe à pic. Il est l’occasion, pour Colombe et Jérôme, de « rencontrer d’autres personnes investies », d’ « en tirer des leçons, des exemples, des inspirations ». L’occasion aussi de « se former davantage », de « mieux comprendre les enjeux ». « Nous avons besoin d’être imprégnés de tous ces concepts pour pouvoir les porter et les partager », explique Jérôme. Issu d’une famille sensible à la cause écologique, lui s’est déjà bien engagé. Pour des questions de sens, il se spécialise actuellement en développement durable afin d’en insuffler par la suite dans le monde hôtelier. Il se prépare à suivre un stage auprès d’un député de la Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire. Il a arrêté d’utiliser l’avion depuis deux ans… « C’est bien de parler de l’écologie. D’écologie intégrale. De se former, souligne-t-il. Mais, à un moment, il faut agir. Et c’est à nous de le faire. »
Isabelle Demangeat @LaZaab
[1] Le week-end était soutenu par la Fondation Notre Dame.
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