Daniélou : une école de la conscience

Paris Notre-Dame du 13 février 2014

Sr Marguerite Léna, communauté apostolique Saint François-Xavier, professeur de philosophie à la Faculté Notre-Dame.
© D.R.

P. N.-D. – Le samedi 1er février, à l’occasion du centenaire de la communauté Saint François-Xavier, les centres Madeleine Daniélou ont organisé un colloque [1]. Quel était l’objectif de cette journée ?

Marguerite Léna – Elle avait pour but de rappeler l’importance et les enjeux de la mission éducative. Beaucoup d’intervenants ont considéré ces défis comme des chances à saisir. Cette rencontre a aussi permis de dire les joies et les grâces de cet apostolat, et combien la présence d’une communauté de vie consacrée est précieuse pour cette mission. Ce colloque a été l’occasion de mobiliser des éducateurs, des parents, des anciens et des membres de nos communautés ivoirienne et coréenne.

P. N.-D. - Quelle est la spécificité de votre pédagogie ?

M. L. – Madeleine Daniélou, notre fondatrice, considérait chaque personne comme un trésor confié aux éducateurs, et qui a besoin d’être accompagnée pour déployer ses richesses propres. Elle voyait en chaque jeune l’enfant de Dieu appelé à servir le Royaume. C’est un enjeu très actuel, car éternel ! Les centres Madeleine Daniélou ont une certaine exigence de formation intellectuelle, mais surtout la volonté de faire grandir des êtres capables d’une vraie liberté intérieure. Or, les études peuvent être un chemin de construction de la personnalité et rendre les élèves capables de poser des choix.

P. N.-D. - L’idée de Madeleine Daniélou n’était-elle pas d’éduquer les jeunes filles ?

M. L. – Il y a cent ans, les femmes faisaient très peu d’études secondaires. Madeleine Daniélou a compris la nécessité de les former davantage pour qu’elles puissent prendre pleinement leur place dans la vie économique, sociale, ecclésiale. Aujourd’hui, nous sommes restées attachées à cette mission, bien que nous ayons, dans certains de nos établissements, des classes de primaire et des prépas mixtes. L’on demande beaucoup aux femmes d’aujourd’hui. Dans le contexte actuel d’indifférenciation des sexes, notre proposition sonne encore plus juste.

P. N.-D. –Quels moyens pédagogiques sont mis en œuvre dans vos établissements ?

M. L.– Chaque semaine, les élèves suivent une heure d’ « avis » au cours de laquelle sont abordés divers sujets : actualité, questions sociales, vie de la classe, affectivité, vie professionnelle, etc. Des intervenants extérieurs peuvent être invités à prendre la parole. Ce moment relie entre eux l’éducation, l’enseignement et l’évangélisation ; il contribue par-là à construire la personnalité des jeunes. Il en est de même pour l’auto-discipline : les élèves apprennent à faire leurs devoirs, examens compris, sans la présence de surveillants. C’est une école de la conscience indispensable dans un monde où tous les courants de pensée coexistent : savoir discerner et décider, par soi-même, ce qu’il est bon de faire. Enfin, dès les classes de primaire, nous permettons aux jeunes de s’engager dans des responsabilités selon leur âge. Cette pédagogie est employée quels que soient les milieux sociaux des élèves : à Rueil-Malmaison, à Sainte-Marie de Neuilly et dans nos lycées Charles Péguy de Bobigny et de Paris 11e – ce dernier étant d’ailleurs notre plus gros établissement. • Propos recueillis par Agnès de Gélis

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