Des vêtements au service de la liturgie
Paris Notre-Dame du 21 juillet 2016
Durant tout le mois de juillet, Paris Notre-Dame vous propose une série consacrée à l’art liturgique et à ses créateurs. Cette semaine, les vêtements liturgiques, reflets de la diversité des fonctions au service de la célébration eucharistique. ● Par Priscilia de Selve
Ateliers d’arts liturgiques Chéret
Rendez-vous incontournable des amateurs d’art liturgique, la « Maison Chéret » règne depuis 1923 sur la place parisienne. À la tête des ateliers depuis 1982, Claude Chéret, ancienne élève des Arts déco, a su impulser un style résolument contemporain à ses créations. Toutes les pièces de vêtements – chasubles, étoles, aubes, dalmatique, etc. – sont dessinées dans l’atelier avant d’être produits, à l’extérieur, par des artisans qui travaillent en étroite collaboration avec elle. Les matières utilisées – laine et soie – sont soigneusement sélectionnées dans de grandes maisons. Certains tissus sont teints, d’autres décorés à l’aide d’applications (décors, ndr) en soie dessinées par Odile Bourgoin. Les Ateliers Chéret fabriquent également des mitres et des crosses épiscopales.
Monastère Notre-Dame de la Merci-Dieu
Fondée dans la Manche dans les années 1950, et installée sur les bords de la Sarthe à la fin des années 1960, la communauté des cisterciennes du monastère Notre-Dame de la Merci-Dieu produisent près de quatre-vingts pièces par an – toutes uniques et sur commande, destinées au service de la liturgie. Chasubles, étoles, dalmatiques, mitres sont tissées à l’ancienne, sur de grands métiers en bois, actionnés à la main et au pied. Car si la qualité du travail des soeurs de la Merci-Dieu est largement reconnu – deux d’entre elles se sont vu décerner le titre de Meilleur ouvrier de France –, c’est qu’elles sont parmi les rares à tisser encore elles-mêmes leurs pièces de vêtements, avant de les coudre. Des pièces faites en laine et soie, avec des décors tissés, en coton, dans le tissu. Un travail très physique, auquel soeur Annie et soeur Maria-Gemma consacrent cinq heures par jour. Leurs pièces, vendues dans toute la France, s’exportent en Suisse, en Italie, en Allemagne, au Canada et au Japon. D’autres communautés monastiques produisent également des vêtements liturgiques, comme les bénédictines de l’abbaye de Sainte Lioba (Bouches-du-Rhône), qui tissent et teignent elles-mêmes leurs pièces ou celles de l’abbaye Sainte-Scholastique (Tarn).
Monastère Notre-Dame de la Merci-Dieu, merci-dieu.com ;
abbaye de Sainte Lioba, Lioba.com ;
abbaye Sainte-Scholastique, benedictines-dourgne.org
Quand la haute couture se lance dans le vêtement liturgique
En 1997, à la demande du cardinal Jean-Marie Lustiger, le grand couturier français, Jean-Charles de Castelbajac, réalise bénévolement l’ensemble des vêtements liturgiques des JMJ de Paris. Les chasubles aux cinq bandes, symboles des cinq continents, feront le tour du monde.