Faire rayonner la joie de la foi
Paris Notre-Dame du 29 septembre 2022
Intrigante, joyeuse et familiale, la fête de la paroisse St-Vincent-de-Paul organisée dimanche autour d’une course sponsorisée, d’un spectacle de slackline entre les deux tours de l’église et d’une déambulation musicale, fait résonner le cœur de l’église au sein du quartier.
Le temps est clair, la lumière oblique sur la place de l’église St-Vincent-de-Paul (10e). Sautillants, en tenue de sport, au moins 150 enfants, adultes et jeunes se regroupent au croisement de la rue de Belzunce à l’heure où les clients attablés dehors sur la terrasse du café finissent de déjeuner. D’un geste sûr, Élisabeth épingle un dossard blanc et rouge « la course de Monsieur Vincent » sur les t-shirts rouges de ses quatre enfants qui se pressent autour d’elle. « Maman, je vais courir avec Louise », dit l’aînée en se dégageant un peu trop vite. « Tu m’embrasses avant de courir Maman ? », demande la dernière en lui faisant perdre son équilibre. La course commence, une boucle de 2,5 km qui embrasse une partie du quartier et où chaque participant apporte un don proportionnel à ses sponsors et au nombre de kilomètres courus. « Ceux qui se baladent, venez prendre les livrets », invite au micro Cécile, la coordinatrice de l’événement, une main plongée dans la caisse des t-shirts rouges imprimés pour l’occasion. Grands-parents accompagnant des enfants plus jeunes, parents avec bébés en bandoulière ou endormis dans leur poussette, les petits groupes de marcheurs se pressent. Sur les 125 parcours édités tous distribués, les temps forts de la vie de saint Vincent apparaissent au fil des pages ainsi que des défis missionnaires que les participants ont pour but de distribuer aux passants rencontrés sur le chemin. « Inviter un pauvre à venir prendre un café sur le parvis. » « Inviter les gens que vous croisez à venir voir les funambules ou au concert déambulatoire » peut-on y lire.
« L’essentiel c’est le côté mission », confirme Cécile, son auteur, en charge de l’aumônerie de la paroisse. « L’église avec son parvis et son square c’est un peu comme dans La Belle au bois dormant, il faut franchir les marches avant de parvenir au château. Nous, ce que l’on espère, c’est que les gens du quartier qui ne connaissent pas l’église fassent ce chemin. »
Tendu entre les deux tours, un fil sur lequel marche, comme suspendu dans le ciel, Hugo, 27 ans, membre de l’association Slack a Lot qui multiplie les performances de l’extrême. En poste avec son micro, entre deux annonces, le P. Paul Quinson suit du regard la progression fragile du funambule.
« Chacun arrive ici avec son chemin personnel. Beaucoup de gens n’ont plus aucun contact avec l’Église, beaucoup sont allergiques aux discours. Mais c’est quand le climat est fraternel qu’ils deviennent réceptifs à une parole. Ils se disent : “Les gens sont bien là-dedans, les liens se tissent”. » Et de continuer avec conviction : « Ici, nous avons une paroisse très vivante : parmi les 500 paroissiens réguliers, environ 200 sont engagés et souvent de façon multiple. C’est beaucoup. Cette journée est l’occasion d’une ouverture vers le quartier, une main tendue, dans un climat joyeux et fraternel. Une façon de créer des ponts, d’aller vers les 98 % des habitants du quartier qui ne sont pas trop connectés à la paroisse. Avec une journée comme aujourd’hui sur ce parvis, il y a quelque chose de la joie, de la foi, qui rayonne. »
Mathilde Morandi
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