Homélie du cardinal André Vingt-Trois - Bénédiction des Rameaux avant la procession et la messe lors du 80e pèlerinage des 18-30 ans d’Île-de-France – Dimanche des Rameaux
Dimanche 29 mars 2015 - Cathédrale Notre-Dame de Chartres
– Jn 12, 12-16
La foule s’est groupée, nombreuse, à Jérusalem pour la fête de la Pâques. Beaucoup de gens sont venus d’endroits différents. En voyant Jésus monté sur un ânon, les Juifs se souviennent de la prophétie disant que le roi viendrait monté sur le petit d’une ânesse. C’est pourquoi ils comprennent ce signe comme l’annonce de celui qui doit devenir le nouveau roi d’Israël, même s’ils ne savent pas bien ce que cela veut dire et s’ils peuvent se tromper sur le sens de sa royauté. En tout cas, ils sont saisis par l’enthousiasme et ils acclament celui qui vient au nom du Seigneur.
Nous non plus, nous ne savons pas toujours très bien ce que nous comprenons et ce que nous voulons dire quand nous disons que Jésus a été vainqueur de la mort. Peut-être imaginons-nous une sorte de puissance qui empêcherait l’homme d’être saisi par la mort. Nous comprenons mal que la victoire du Christ passe par l’offrande qu’il va faire de sa vie. Cependant, même si nous ne comprenons pas complètement ce que Jésus a vécu, même si nous avons des résistances, comme Pierre a eu des résistances à croire que le chemin du Messie passait par la croix, nous sommes heureux de l’accompagner dans ce premier pas qui le conduit dans la ville Sainte, où il va vivre son sacrifice. Nous voulons chanter notre joie parce que nous sommes convaincus que son entrée à Jérusalem n’est pas simplement une sorte de fête qui passera, mais c’est le commencement d’un chemin qui va s’étendre sur toute la semaine, à travers lequel, peu à peu, il va constituer ses disciples comme Église pour continuer sa mission, il va entrer dans l’obéissance à ce que Dieu attend de lui, il va faire l’offrande de sa vie et finalement ressusciter.
Avec lui, nous avançons vers le lieu où nous sommes invités à faire nous aussi l’offrande de notre vie, sinon d’une manière sanglante comme il l’a fait sur le calvaire, mais du moins d’une manière complète dans la liberté de notre cœur. Nous voulons faire de notre vie un chemin d’espérance, un chemin de joie, un chemin de force pour nous-mêmes, pour ceux qui nous entourent, pour l’humanité tout entière et nous souhaitons offrir nos capacités, nos forces, nos talents et notre espérance pour que les hommes connaissent un monde meilleur, et puissent accueillir l’annonce de la bonne nouvelle du Salut.
C’est ce que nous portons dans notre cœur quand nous cheminons vers la cathédrale, c’est que nos cœurs disent à Dieu à travers nos chants et nos prières, c’est ce que chacune et chacun d’entre nous est invité à exprimer dans la foi qui l’habite, avec une pleine confiance dans celui qui marche en avant et qui est le Christ Sauveur du monde.
Amen.
+ André cardinal Vingt-Trois, archevêque de Paris.