Jean-Pierre Gaspard : « Au service du rayonnement de la foi catholique »
Paris Notre-Dame du 26 janvier 2023
Depuis le 11 janvier, les Chantiers du Cardinal accueillent Jean-Pierre Gaspard, leur nouveau directeur général bénévole, succédant à Jérôme Tolot. Ce Corrézien d’origine, âgé de 56 ans, marié et père de deux enfants, bénéficie d’une expérience de vingt ans dans le caritatif. Rencontre et décryptage des enjeux actuels d’une association quasi-centenaire.
Paris Notre-Dame – Pourquoi rejoindre les Chantiers du Cardinal ?
Jean-Pierre Gaspard – J’ai un parcours un peu particulier puisqu’après une école de commerce [HEC, NDLR] et quinze ans de conseil dans le cabinet Arthur Andersen, j’ai décidé en 2002 de quitter le secteur privé pour celui du caritatif, qui m’a occupé pendant plus de vingt ans. J’ai notamment travaillé à la direction de l’action inter¬nationale du Secours Catholique-Caritas France, tout en étant vice-président élu du Centre français de protection de l’enfance (CFPE), avant d’être nommé, de 2007 à 2020, directeur général de l’association AFM-Téléthon. Après ces deux premières phases de ma vie professionnelle, j’ai eu besoin d’ajouter une dimension pastorale, en me mettant au service du rayonnement de la foi catholique. Et je crois que les Chantiers du Cardinal participent pleinement à ce rayonnement !
P. N.-D. – Quelles sont les missions principales des Chantiers du Cardinal ?
J.-P. G. – Ils ont été créés en 1931 avec pour mission ces trois objectifs : bâtir, rénover et embellir. Bien sûr, en quatre-vingt-dix ans, les enjeux ont évolué. Nous ne sommes plus dans le contexte d’un développement urbain très intensif et extensif, avec l’essor de la banlieue et des villes nouvelles. La nécessité de construire des églises de proximité dans de nouveaux quartiers est moins prégnante. Mais cette triple mission garde tout son sens, en ajoutant à ce qu’on fait déjà des dimensions propres à notre époque. Pour bâtir par exemple, outre l’érection de nouveaux lieux de culte, on pourrait s’orienter vers l’accessibilité des églises pour tous, que ce soit en prenant en compte le handicap moteur ou la perte de vue ou d’audition liée à l’âge. Concernant la rénovation, le champ de la transition écologique doit, bien entendu, s’intégrer à notre réflexion ; je crois que c’est ce qu’attendent de nous plusieurs générations ! Quant à l’embellissement, les projets d’art sacré permettent de faire rayonner la foi, à tous les âges de la vie. En un mot, si les années ont modifié les enjeux, les projets actuels illustrent parfaitement la capacité d’accompagnement et d’adaptation des Chantiers du Cardinal qui tirent leurs forces des donateurs, sans qui rien ne serait possible, mais aussi des nombreux curés, bénévoles et délégués en paroisse, très impliqués sur le terrain.
P. N.-D. – Un exemple concret d’un projet ?
J.-P. G. – En seulement dix jours, je n’ai pas encore pris connaissance de tous les dossiers. Cependant, on vient de voter un financement pour la chapelle St-Bernard de Montparnasse (15e), à Paris. Il s’agit de rénover un lieu de 530 m² sur deux niveaux, fermé depuis 2018 par sécurité, et qui serait configuré en trois espaces : une chapelle de 150 places, un patio et un auditorium pour contribuer au rayonnement du lieu grâce à des conférences, des concerts ou des réunions, etc. On a là un projet en plein cœur d’une gare parisienne très fréquentée, elle-même dans un quartier en mutation, pour lequel on est capable d’investir afin d’en faire un lieu missionnaire pour annoncer l’Évangile, prier et se former. Un lieu qui, à mon sens, s’accorde avec les réalités du monde d’aujourd’hui et d’une Église aux périphéries.
Charlotte Reynaud
Les Chantiers du Cardinal en chiffres
- Plus de 90 ans d’existence.
- Plus de 300 églises construites.
- Plusieurs centaines de projets de rénovation et d’art sacré.
- 20 000 donateurs.
- 300 délégués en paroisse.
Informations sur chantiersducardinal.fr
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