JMJ : « La joie de se retrouver »
Paris Notre-Dame du 24 août 2023
Alors que la 37e édition des Journées mondiales de la jeunesse a réuni près de 1,5 million de personnes à Lisbonne, le P. Cyrille Janssen, délégué diocésain pour les JMJ, revient sur les grands moments de ces journées portugaises.
Paris Notre-Dame – Au lendemain des JMJ de Lisbonne, que retenez-vous de cet événement ?
P. Cyrille Janssen – Avant tout, la joie ! Cela faisait longtemps que l’Église n’avait pas connu un rassemblement d’une telle envergure, à cause du contexte sanitaire lié à la Covid-19. La joie de se retrouver se lisait sur les visages de tous les participants, quelle que soit leur nationalité ! Une grande joie également de contempler autant de jeunes heureux, priant et chantant, après les émeutes que nous avons connues en France ces derniers mois, en particulier à Paris. Le contraste était saisissant. Et enfin, la joie de voir le Seigneur travailler le cœur de ses enfants. De nombreux aumôniers de groupes parisiens m’ont confié que les pèlerins avaient été profondément touchés, certains par une rencontre, d’autres par l’un des grands événements communs ou par une parole du pape. Je rentre de Lisbonne dans une profonde action de grâce après ces longs mois de préparation. Le Seigneur a fait des merveilles dans le cœur des JMJistes !
P. N.-D. – Lundi 31 juillet a été organisée au sanctuaire de Vila Viçosa une journée diocésaine. Quel était le sens du choix de ce lieu ?
C. J. – Nous avons choisi ce sanctuaire situé au cœur du pays pour son histoire et l’importance spirituelle qu’il revêt pour les Portugais. Il s’agit en effet du lieu où, au XVIIe siècle, le roi du Portugal a déposé, dans un acte d’humilité et de confiance, sa couronne pour la confier à Notre-Dame. Ces JMJ, avec leur thème marial – « Marie se leva, et s’en alla en hâte » (Lc 1, 39) –, nous invitaient justement à nous tourner particulièrement vers la sainte Vierge. Nous souhaitions donc proposer aux pèlerins parisiens de vivre une journée autour de la figure de Marie et, à leur tour, comme le roi du Portugal il y a plusieurs siècles, la choisir comme Mère et comme reine. Mais nous tenions également à ce que cette journée soit un temps de fraternité, de rencontres et de témoignages, une journée spirituelle mais aussi festive. Et les jeunes ont répondu présent, avec beaucoup d’enthousiasme ! Cette journée à Vila Viçosa a aussi permis à Mgr Laurent Ulrich, notre archevêque, de mieux connaître les jeunes de son diocèse et, à ces derniers, d’avoir un temps de rencontre privilégié avec leur pasteur pour favoriser la fraternité diocésaine. Je retiens tout particulièrement un moment : lorsque nous avons récité, ensemble, le chapelet à la fin de la journée et que Mgr Ulrich a déposé au sein du sanctuaire une couronne contenant les prénoms de tous les pèlerins. C’était un grand temps fort avant d’arriver à Lisbonne !
P. N.-D. – Selon vous, qu’est-ce qui a profondément marqué les pèlerins parisiens ?
C. J. – Le pape François a eu des paroles très fortes qui, d’après tous les responsables de groupes parisiens, ont profondément marqué les pèlerins. Il leur a parlé de manière assez pédagogique, les faisant entre autres répéter à de nombreuses reprises qu’il y avait une place pour tout le monde dans l’Église – « Para todos ! » Le pape a vraiment le souci de faire tomber des barrières et d’élargir notre cœur, c’est une marque de son pontificat. Sa deuxième parole marquante a été : « N’ayez pas peur ! », qu’il a martelée à de nombreuses reprises, en particulier lors de son homélie finale. Il a redit aux jeunes qu’ils étaient attendus pour être acteurs de l’histoire dans les mois et années à venir, comme s’il pressentait des événements difficiles. Il y aura sans doute des tempêtes mais les jeunes sont appelés, d’ores et déjà, à ne pas se laisser gagner par la peur.
Propos recueillis par Mathilde Rambaud
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