La beauté a son festival

Paris Notre-Dame du 9 mai 2024

« La beauté est un signe par lequel la Création nous signifie que la vie a du sens », assurait le poète et philosophe chinois François Cheng. Car la beauté n’est pas un simple ornement, elle introduit la notion de valeur : valeur de la création artistique, valeur morale, valeur spirituelle… La beauté a d’ailleurs son festival et se célèbre les 17, 18 et 19 mai prochains à Paris. Rencontre avec Ombeline Tamboise, responsable de la communication du festival de la beauté.

© Diaconie de la beauté

Paris Notre-Dame – Vous célébrez cette année les 10 ans du festival de la beauté. Quelle est l’origine de cet événement ?

Ombeline Tamboise – En 2012, pendant le Synode sur la nouvelle évangélisation à Rome, Anne Facérias a entendu un appel à l’évangélisation par l’art et la beauté. Elle a immédiatement créé la Diaconie de la beauté, un mouvement autour de l’art et de la foi. De nombreux artistes chrétiens adhèrent alors à son projet. Et en 2014 – avec son mari Daniel et son ami l’acteur franco-britannique Michael Lonsdale –, en parallèle du festival de Cannes, elle lance le festival de la beauté pour offrir un temps de ressourcement spirituel à tous les festivaliers. Aujourd’hui, il n’y a plus un festival mais des festivals : la beauté se déploie dans de nombreuses villes françaises. Vingt festivals sont d’ailleurs programmés pour 2024.

P. N.-D. – Quelle est la vocation de ce festival ?

O. T. – L’idée est de proposer un temps de rencontre autour de la beauté, et d’avoir un impact spirituel fort par l’art. Ce festival offre aux artistes attirés par la spiritualité chrétienne d’exposer leurs talents. Nous souhaitons ainsi partager les fruits de notre relation à Dieu avec le public et redonner à l’artiste son rôle de médiateur entre la Terre et le Ciel. Et aussi, à travers le beau, faire revenir vers l’Église des personnes éloignées de la foi, même si le festival est ouvert à tous. Car l’art réconcilie, produit de la lumière et de la clarté. À l’écoute d’une musique ou à la lecture d’un poème, notre âme est transportée. On se reconnecte à notre être, et potentiellement à Dieu, à travers la beauté. Évangéliser par l’art n’est-il pas le plus beau des gestes ?

P. N.-D. – Quelle est votre définition de la beauté ?

O. T. – La beauté, c’est la présence, la non-dualité. C’est un état intérieur qui permet de regarder notre prochain, de voir le monde en sortant de notre dualité habituelle, comme le bien et le mal. La beauté guérit, elle est un vecteur de paix et d’unité entre les hommes. Elle rassemble et transforme. Anne Facérias dit souvent que la beauté, qui ne va pas sans la bonté, est une émotion intérieure qui peut nous emmener jusqu’à Dieu, qu’elle est une élévation de l’âme vers l’absolu. D’ailleurs, « la beauté sauvera le monde », disait Dostoïevski…

Propos recueillis par Christel Pigeon

Éléments de programme

Vendredi 17 mai
 Harpa Dei, « Chemin de lumière » : des méditations-prières chantées en présence du Saint-Sacrement, à 15h30, à la Chapelle N.-D.-dela-Médaille-Miraculeuse, 140, rue du Bac (7e).
 Chapelet médité avec Pier Giorgio Frassati, à 17h.
 Spectacle Saint Louis-Marie Grignion de Monfort, à 20h ; billetterie en ligne ou à l’entrée, 15 €.

Samedi 18 mai
 Projection du court-métrage Camélia, accompagné à la viole d’amour et au violon, à 15h.
 Récital autour de Federico Garcia Lorca, poésie et guitare flamenco, à 16h.
 Table ronde sur le thème Genèse, Création, Re-création, avec Mgr Le Gall, archevêque émérite de Toulouse, Catherine Conrad, philosophe, Daniel Facérias, diacre et musicien, et Philippe Legrand, écrivain.

Dimanche 19 mai
 Récital sur Marie-Noël, à 14h30, à la galerie Michael Lonsdale, 30, rue de Bourgogne (7e).
 Vernissage du peintre Bertrand Cumet, à 15h30, à la galerie Michael Lonsdale.

Sauf mention contraire, les événements ont lieu à la chapelle St-Vincent-de-Paul, au 95, rue de Sèvres (6e).
Plus d’informations sur festivaldelabeaute.org/paris-2024

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« Rejoindre les situations humaines de ceux qui ne nous demandent plus rien »

Paris Notre-Dame – 5 août 2025

« L’Église doit être missionnaire ou elle ne sera plus rien en ce monde. […] Une foi qui ne se propose pas et ne se partage pas est une foi qui se dessèche et qui n’intéresse plus, même les croyants. » Ainsi s’exprimait Mgr Vingt-Trois dans sa lettre Notre mission à Paris, publiée les premiers jours de son épiscopat parisien, ajoutant, quelques lignes plus loin, cette formule que personne n’a oubliée : « Nous devons chercher, dans notre travail pastoral habituel, comment nous pouvons rejoindre les situations humaines de ceux qui ne nous demandent plus rien. » L’exhortation à cet élan missionnaire – pour lequel il avait défini quatre champs prioritaires, à savoir, la famille, la jeunesse, la solidarité et l’éthique – est le fil rouge de son ministère à Paris, en témoigne l’organisation des Assises de la mission, en 2008 et 2009, et les trois années placées sous le sigle de « Paroisses en mission », de 2009 à 2012, avec, comme point d’aboutissement, l’opération Avent 2014 qui permettra de déployer plus de 500 projets missionnaires durant le mois de décembre 2014. Son dernier programme pastoral diocésain, de 2015 à 2018, s’appuiera toujours sur la mission, autour des axes « Annoncer, partager, transmettre ». Entretien avec Mgr Bruno Lefèvre Pontalis, curé actuel de St-François- Xavier (7e), qui fut vicaire général du diocèse de Paris 2012 à 2016. Charlotte Reynaud

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