La vie de Jésus à travers la peinture
Paris Notre-Dame du 5 décembre 2024
Après Toute l’histoire de la peinture en moins de deux heures, Hector Obalk se lance dans un nouveau défi pour son cinquième spectacle : celui de raconter la vie du Christ à travers une série de peintures choisies entre les XIVe et XVIIIe siècles.
Sans Jésus Christ, il n’y aurait pas autant de chefs-d’œuvre ! » D’un geste de la main, Éric Walter – Hector Obalk de son nom de scène et d’écrivain – balaie les critiques que ses proches lui ont opposé à l’annonce d’un spectacle dédié à la vie de Jésus : Toute l’histoire de Jésus à travers la peinture. C’est d’ailleurs ainsi qu’il commence son stand-up d’un genre nouveau mêlant histoire de l’art, musique classique et peintures.
L’amour de l’art
Durant deux heures, les tableaux de Giotto, Rembrandt, Van Eyck, ou encore Piero della Francesca, Bosch, Rubens, Poussin, Fragonard vont défiler sur un écran géant avec une multitude de zooms sur des détails du tableau. À chaque arrêt sur image, l’historien décrypte avec humour une étape de la vie de Jésus mais aussi le style du tableau et la symbolique biblique. Le spectacle s’ouvre ainsi sur l’Annonciation puis la visite de Marie à sa cousine Élisabeth, enceinte de Jean-Baptiste. « Il y a dans cette œuvre un dialogue non-dit entre les deux femmes, s’exclame le critique d’art devant un tableau de Pontormo. La Joconde, c’est bien. Mais ce tableau, c’est mieux ! » La venue des rois mages, le massacre des Innocents, la fuite en Égypte… Les étapes de la vie de Jésus défilent accompagnées de beaux interludes de musique du répertoire classique avec, au violoncelle, Florent Carrière et, au violon, Pablo Schatzman. Ces moments sont une douce respiration dans l’enchaînement rapide des tableaux. Sans aucune note sous la main, Hector Obalk est piquant et replace les tableaux dans notre époque. On pourrait citer sa présentation des catholiques comme des avant-gardistes sur le rôle et la place de la femme. Ainsi, dans une toile, Joseph, est « un homme déconstruit qui lave les langes de Jésus pendant que Marie reçoit les rois mages ». De même, dans la fuite en Égypte, Marie est sur le dos de l’âne tandis que Joseph marche à ses côtés : « Les gens ne saisissent pas la dimension féministe de la chrétienté. » Entre deux traits d’esprit, quelques réflexions de l’historien de l’art apportent une dimension transcendantale ou du moins spirituelle. Ainsi, devant un tableau du peintre Fragonard, il glisse ces mots : « Sur ce tableau, Jésus n’est pas seulement roi ou prophète mais aussi un homme souffrant. » Le spectacle se termine sur la résurrection du Christ. La suite de la vie de Jésus, notamment sa vie publique, « mériterait un autre spectacle, affirme Hector Obalk. J’espère que j’ai ouvert votre cœur à l’histoire de l’art car c’est aussi ce qui nous rassemble ce soir : l’amour de l’art. » Un spectacle qui met en avant « la grandeur de la peinture chrétienne : la double lecture », selon ses mots et qui saura rejoindre les croyants comme les athées.
Marie-Charlotte Noulens
Pratique
Le Théâtre Libre, 4, bd de Strasbourg, 10e,
les 10 décembre 2024,
7 et 21 janvier 2025, à 20h.
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