Le carême : une occasion privilégiée pour l’oraison

Paris Notre-Dame du 19 février 2015

P.N.-D. – Comment définiriez-vous l’oraison ?

P. Antoine d’Augustin, vicaire à St-Honoré d’Eylau (16e).
© Ariane Rollier

P. Antoine d’Augustin – Pour Thérèse d’Avila, il s’agit d’un « commerce intime d’amitié avec Dieu dont je me sais aimé ». Thérèse de l’Enfant Jésus parle, quant à elle, de « se réfugier au centre de soi-même comme dans une place forte ».Une fois qu’on a dit cela, on a tout dit et rien dit. Faire oraison c’est d’abord prendre conscience que Dieu trinité est présent à moi, afi n de se rendre présent à lui. Chaque fois que je pose un acte de foi, son amour va se diffuser en moi. Pour faire oraison, l’homme, volontairement et librement, va se donner à Dieu dans un temps plus ou moins long. Ainsi Dieu va lui donner sa substance. Sur le moment même, il ne ressent souvent pas grand-chose. C’est après coup que l’effet de la prière se manifeste dans sa volonté d’aimer de façon plus juste et d’être plus conforme à ce que Dieu veut pour lui. L’Esprit Saint éclaire davantage son intelligence, et sa mémoire est purifiée.

P. N.-D. – Pourquoi proposer une école d’oraison ?

P. A. d’A. – Chaque être humain a besoin d’une intimité avec Dieu. Mais blessé parle péché originel, il peut avoir du mal à rentrer dans cette intériorité et à y rester. Notre école a pour but d’expliquer ce qu’est l’oraison et d’aider ceux qui le souhaitent à faire de cette prière leur priorité. Avec la motivation de se dire que si je fais oraison, alors le travail de Dieu en moi me permet de vivre la plus belle des journées. En les accompagnant un soir pendant six semaines d’affilée, nous aidons les participants à faire cet effort de volonté. À chaque rendez-vous, fixé à 20h, il y a un temps d’enseignement, suivi d’une demi-heure d’oraison guidée, puis d’un partage en petits groupes. Chaque« élève » est accompagné par un Père spirituel qui l’écoute, prie pour lui et l’éclaire sur ce qu’il vit. Notamment sur les combats qu’il peut rencontrer : la distraction, la sécheresse, le Tentateur. En outre, des conseils pratiques sur le choix du lieu de prière, sur la façon de s’installer et d’utiliser l’Écriture, ou encore sur la gestion de son temps, sont donnés.

P. N.-D. – En quoi le carême est-il un temps privilégié pour cette forme de prière ?

P. A. d’A. – Le carême est un temps de recentrement pour apprendre à mieux aimer. Il est important que pendant cette période, nous permettions à Dieu d’agir davantage en nous et laissions la grâce travailler en nous. C’est un temps favorable à l’intériorité. Saint Jean de la Croix prenait l’image de la vitre sale qu’est notre âme et que les rayons du soleil – la lumière divine – révèlent. Si on le laisse faire, Dieu sait comment la laver…

P. N.-D. – Qu’est-ce qui distingue l’oraison de l’adoration du Saint-Sacrement ?

P. A. d’A. – La plupart du temps, les gens font oraison devant le Saint-Sacrement. En réalité, l’adoration est une photo du per ipsum de la messe, cette prière avec Jésus qui s’offre au Père. C’est un moment où nous entrons dans un mouvement d’oblation ascendant avec Jésus, donc distinct du temps d’oraison. • Propos recueillis par Ariane Rollier

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