Lieux pour la réconciliation

Propositions pour des lieux où donner le sacrement de réconciliation dans les conditions les plus dignes. 6e édition corrigée.

Création d’un lieu de célébration du Sacrement de Réconciliation

Ce document est destiné aux projeteurs et créateurs ensembliers, appelés à concevoir de nouveaux confessionnaux dans l’église Saint-Louis d’Antin à Paris.

Pour une bonne compréhension du programme, il a semblé judicieux et indispensable de rappeler, en premier lieu, les éléments du programme sacramentel et liturgique avant de préciser les exigences physiques et dimensionnelles (pour de plus amples précisions sacramentelles et liturgiques, cf bibliographie et textes joints en annexe).

I. Le sens du Sacrement de Réconciliation :

La célébration du Sacrement est la manifestation de la vie même du Corps du Christ constitué des baptisés, pierres vivantes de l’Église.
Le Sacrement de Réconciliation célèbre le retour d’un baptisé dans la Vie de l’Amour de Dieu. C’est le sacrifice du Christ mort pour nos péchés, par amour pour l’humanité, qui nous rétablit dans la capacité de la Vie Divine.

Le mémorial de cette action de l’Amour de Dieu pour l’humanité est vécu dans l’Eucharistie (la messe). Le Sacrement de Réconciliation est en lien direct avec l’Eucharistie. Le lieu de célébration de la réconciliation se trouve donc, tout naturellement, dans la mouvance du lieu de l’Eucharistie.

C’est pourquoi, les confessionnaux se trouvent, habituellement, dans l’église, inclus dans le lieu de célébration de l’Eucharistie.

II. Le déroulement de la célébration  :

La célébration du Sacrement de Réconciliation commence par un accueil rituel du prêtre et du Pénitent. Il importe qu’ils puissent se reconnaître comme frères devant Dieu et solidaires dans leur fragilité humaine. L’accueil et la rencontre se nouent dans la prière.

1) Lecture de la Parole de Dieu :

Le prêtre, le fidèle ou les deux ensemble, lisent la Parole de Dieu évoquant la Miséricorde de Dieu ou appelant l’homme à la pénitence.

2) La Confession du Pénitent :

« Confesser » veut dire : Proclamer sa Foi - Reconnaître l’Amour de Dieu – Dire ses péchés. Ces trois dimensions se trouvent dans la démarche du pénitent. Le prêtre propose ensuite une démarche concrète de renouveau de la vie chrétienne du pénitent.

3) L’ Absolution :

Habituellement, le fidèle se met à genoux pour recevoir l’Absolution. Le prêtre étend la main vers le pénitent, dans un geste qui exprime le don du Saint-Esprit, et dit la prière de réconciliation.

4) L’Action de Grâce :

Avant de prendre congé, le fidèle et le prêtre rendent grâce à Dieu par un simple échange d’une phrase ou deux.

III. Caractéristiques du lieu  :

S’agissant de Pardon et de Réconciliation, l’atmosphère intérieure devra être joyeuse, exempte de tristesse. L’éclairage et les aspects des parois devront s’attacher à refléter la joie du retour des éloignés. Une atmosphère chaleureuse est indispensable.
Les matériaux employés devront être particulièrement durables et d’un entretien très facile (manque de personnel de nettoyage) et impossibilité de changer souvent le matériel (rythme de rénovation possible : 1 fois tous les 6 ans).

IV. Dispositions pratiques

La disposition traditionnelle des confessionnaux anciens est bien connue : un meuble présentant en partie centrale un siège pour le confesseur, avec à sa gauche et à sa droite, une cloison percée d’une grille occultable pour s’entretenir avec chaque pénitent (qui est à genoux le plus souvent), une porte s’ouvrant vers l’extérieur permet l’accès au confesseur, des rideaux assurent l’incognito du pénitent).

Puis vint la période des petits bureaux, tout en verre, pour faciliter l’accueil et la discussion.

Enfin une disposition mixte semble actuellement mieux convenir à la rencontre et l’accueil du fidèle qui désire recevoir le sacrement de réconciliation. La surface minimale d’un tel lieu ne saurait être inférieure à 1,50 x 1,50 m².

La porte d’accès, ouvrant sur l’extérieur, possédera une partie ajourée pour le prêtre et l’autre fermée pour le pénitent (discrétion). Le nom du confesseur devra figurer à l’extérieur, (panonceau amovible) mais surtout les horaires de présence du prêtre

1) Pour le confesseur : (le prêtre)

 Un siège confortable, muni d’accoudoirs
 Une étagère, à portée de main, pour placer une Bible sur un porte-Bible, un bréviaire, un ordo, un casier à feuillets (adresses de lieux de retraite ou d’entraide…).
 Prévoir un système d’alarme.
 Éclairage pour pouvoir lire (300 lux).

2) Pour le Pénitent :

 Le sacrement de réconciliation pourra être reçu par le pénitent soit assis, soit agenouillé. Les deux attitudes doivent être possibles, cependant pour éviter à certaines personnes le face à face "pénitent/confesseur" on veillera à ce que l’un et l’autre soient placés de ¾.
 Le siège, sans accoudoirs.
 Le pénitent aura le dos tourné à la porte d’accès,
 Une icône ou une croix au regard du pénitent.
 Un prie-Dieu

 Les pénitents arrivent souvent avec paquets et vêtements d’extérieur. Il sera nécessaire, dans ce cas précis, de prévoir patères et crochets pour les disposer.
 Les directives récentes du Pape concernant les modalités du sacrement
de réconciliation (Misericordia Dei du 7 avril 2002), précisent que le confessionnal doit être muni d’une grille fixe entre le pénitent à genoux et le confesseur d’utilisation libre (canon 964 § 2).

3) Dispositions générales  :

 L’isolation phonique sera particulièrement soignée, affaiblissement sonore d’au moins 45 dBb pour chaque paroi, y compris la porte et le plafond.
 Sol en moquette.
 Le chauffage par climatisation, la ventilation efficace, double flux avec apport d’air neuf fera l’objet d’une étude particulière sous les différents aspects de qualité : durabilité, souplesse, efficacité, silence.
 On veillera à un éclairage adapté et modulable avec un minimum de 300 lux aux endroits où l’on doit pouvoir lire pour le confesseur (l’acte de contrition pour le pénitent).
 Le local sera installé dans un endroit bien visible de l’église, dans le cas de Saint-Louis d’Antin, de part et d’autre de l’autel de la Vierge.
 L’esthétique extérieure, les matériaux, la modénature et le traitement de surface de l’ouvrage devront s’intégrer dans le style des décors environnants.
 On recherchera pour l’intérieur les qualités décrites dans les chapitres précédents.

4) Dispositions optionnelles  :

 On s’abstiendra de parois vitrées ou colorées, toutefois, on pourra prévoir un petit motif de vitrail sur la façade pouvant participer à la décoration discrète de l’ensemble, et permettant de réduire une éventuelle impression “boîte de conserve” en indiquant une présence à l’intérieur.

C. D. A. S. Paris, janvier 2006

Que deviennent les anciens confessionnaux ?

 Témoins gardés en fond de chapelles
 Exemples de la morale et des commandements
 Vitrines pour les trésors de la sacristie...

Liturgie et art sacré