Pour une nouvelle culture de la vie humaine

Paris Notre-Dame du 20 mai 2021

À l’occasion des vingt-cinq ans de l’encyclique Evangelium Vitae sur la valeur incomparable de la personne humaine, le diocèse de Paris organise le 5 juin, au Collège des Bernardins, un Festival de la vie sur une matinée. Les explications de son organisateur, le P. Brice de Malherbe.

Le P. Brice de Malherbe, prêtre du diocèse de Paris, est directeur du département éthique biomédicale et santé du Pôle de recherche du Collège des Bernardins.
© Priscilia de Selve

Paris Notre-Dame – Pourquoi mettre l’accent, vingt-cinq ans après, sur cette encyclique qui appelait à initier une nouvelle culture de la vie humaine ?

P. Brice de Malherbe – Parce que annoncer, célébrer et servir la vie humaine, les trois idées fortes portées dans la quatrième partie de cette encyclique, sont plus que jamais d’actualité. Depuis vingt-cinq ans, les atteintes contre le respect de la vie humaine, que ce soit au début ou en fin de vie, se sont amplifiées. Les dernières propositions de loi visant à rallonger l’accès légal à l’avortement ou autorisant l’euthanasie en témoignent. Il nous faut sans cesse rappeler la beauté de la vie humaine, sa dignité, du début à la fin de la vie. Mais aussi parce que depuis vingt-cinq ans, cette pensée s’est enrichie, notamment avec les deux dernières encycliques du pape François. Dans Laudato Si’ et Fratelli tutti, on note qu’à la suite de ses prédécesseurs, François met en avant l’écologie humaine, un terme utilisé pour la première fois par Jean-Paul II et repris par Benoît XVI. Car cette question du début et de la fin de vie rejoint d’autres questions de justice sociale et de fraternité universelle...

P. N.-D. – Parmi les intervenants, Tebaldo Vinciguerra, membre du dicastère pour le service du développement humain intégral, pour parler du lien entre Evangelium Vitae et Fratelli tutti. Quel est le lien entre ces deux encycliques, qu’un quart de siècle sépare ?

B. M. – Ce lien existe depuis Paul VI en réalité. Quelques semaines avant sa mort, dans une homélie très émouvante, ce dernier explique avoir voulu mettre en œuvre le Concile Vatican II notamment à travers ses deux encycliques Populorum Progressio et Humanae Vitae. Il souligne ainsi que les questions liées au respect de la vie humaine rejoignent des questions de justice sociale. Trop souvent, nous, catholiques, établissons une sorte de séparation théorique entre les questions de l’accueil des personnes migrantes et celle du respect de l’enfant à naître pour prendre ces exemples. Or, comme le dit le Saint-Père, tout est lié. Cette même réflexion existe – sans doute pas assez explicitée – chez Paul VI, Jean-Paul II, Benoît XVI et François. Tous ces sujets sont des questions de respect de la personne dans toutes ses situations de vulnérabilité. C’est une des raisons pour laquelle il était important pour nous d’avoir une intervention sur ce sujet-là, sur la vie naissante et sur l’accompagnement des personnes âgées.

Propos recueillis par Priscilia de Selve @Sarran39

Programme

  • Accueil à 9h dans la grande nef du Collège des Bernardins, 20 rue de Poissy, 5e.
  • 9h15-10h15 : Relecture d’Evangelium Vitae, son actualité. P. Matthieu Villemot (Faculté Notre-Dame) ; Evangelium Vitae et écologie humaine. Tugdual Derville (Alliance Vita).
  • 10h45-11h15 : Tout est lié : d’Evangelium Vitae à Fratelli tutti. Tebaldo Vinciguerra (dicastère pour le service du développement humain intégral).
  • 11h30-12h : témoignages. Evangelium Vitae et accompagnement de la vie naissante. Sœur Marie-Matthieu, des Maternités Catholiques ; Evangelium Vitae et accompagnement des personnes âgées. Jean-Bernard Prim, directeur général de « chemins d’espérance ».
  • 12h30 : messe présidée par Mgr Michel Aupetit à St-Étienne-du- Mont, 5e. Accueil dans la limite des places disponibles.
  • Réservation obligatoire : www.collegedesbernardins.fr/content/festival-de-la-vie-25-ans-devangelium-vitae Matinée diffusée en direct sur le site web et la chaîne YouTube du Collège des Bernardins.
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« Rejoindre les situations humaines de ceux qui ne nous demandent plus rien »

Paris Notre-Dame – 5 août 2025

« L’Église doit être missionnaire ou elle ne sera plus rien en ce monde. […] Une foi qui ne se propose pas et ne se partage pas est une foi qui se dessèche et qui n’intéresse plus, même les croyants. » Ainsi s’exprimait Mgr Vingt-Trois dans sa lettre Notre mission à Paris, publiée les premiers jours de son épiscopat parisien, ajoutant, quelques lignes plus loin, cette formule que personne n’a oubliée : « Nous devons chercher, dans notre travail pastoral habituel, comment nous pouvons rejoindre les situations humaines de ceux qui ne nous demandent plus rien. » L’exhortation à cet élan missionnaire – pour lequel il avait défini quatre champs prioritaires, à savoir, la famille, la jeunesse, la solidarité et l’éthique – est le fil rouge de son ministère à Paris, en témoigne l’organisation des Assises de la mission, en 2008 et 2009, et les trois années placées sous le sigle de « Paroisses en mission », de 2009 à 2012, avec, comme point d’aboutissement, l’opération Avent 2014 qui permettra de déployer plus de 500 projets missionnaires durant le mois de décembre 2014. Son dernier programme pastoral diocésain, de 2015 à 2018, s’appuiera toujours sur la mission, autour des axes « Annoncer, partager, transmettre ». Entretien avec Mgr Bruno Lefèvre Pontalis, curé actuel de St-François- Xavier (7e), qui fut vicaire général du diocèse de Paris 2012 à 2016. Charlotte Reynaud

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