« Prendre au sérieux la place que le Christ accorde à l’étranger »
Paris Notre-Dame du 3 septembre 2020
Dimanche 27 septembre, se tient la 106e Journée mondiale du migrant et du réfugié. L’occasion de renouveler son regard sur ces personnes en situation de migration en s’appuyant sur l’exemple du Christ. Explications avec Claire Rossignol, déléguée diocésaine à la pastorale des Migrants, et en vidéo : “Fais moi connaître ta route” (Ps 24).
Paris Notre-Dame – La 106e Journée mondiale du migrant et du réfugié se tient cette année dans un contexte très parasité par la Covid-19. Pourquoi est-il si important de continuer à porter l’attention sur la situation des personnes en situation de migration aujourd’hui ?
Claire Rossignol – La crise sanitaire nous a appris à nous protéger des autres en pratiquant ce que l’on a appelé les « gestes barrières ». Elle a accru une certaine méfiance de l’autre et en particulier de celui que l’on connaît moins, l’étranger qui a marché jusqu’à nous. Les associations ont rivalisé de talents et de créativité pour maintenir le lien et soutenir les personnes migrantes pendant le confinement, mais ces acteurs investis sur le terrain mesurent encore aujourd’hui combien les personnes migrantes ont été fragilisées par le confinement (fermeture des lieux d’accueil, difficultés administratives, isolement, exploitation…). Les gestes barrières doivent surtout être des « gestes pour prendre soin de l’autre » – de tous les autres – et en particulier des personnes les plus vulnérables, ce que sont nos frères et sœurs migrants. C’est aussi le moment, à l’heure où se négocie le Pacte européen sur les migrations, de porter nos dirigeants dans la prière.
P. N.-D. – Cette année, le thème de la journée est Contraints de fuir comme Jésus-Christ. Comment le percevez-vous ?
C. R. – Il s’agit, il me semble, de regarder avec un œil neuf le Christ, qui, depuis sa naissance dans un pays où personne ne l’a accueilli, n’a cessé de voyager et de vivre de l’hospitalité qui lui était offerte en « demeurant » chez ses hôtes. L’enjeu est de relire le parcours du Christ sous ce regard, puisqu’il est le Chemin, et de prendre au sérieux la place qu’il a lui-même accordée à l’étranger chez qui il a trouvé la foi la plus vive. « Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu ! » (Lc 17, 18).
P. N.-D. – Qu’est-il proposé à Paris ?
C. R. – Le vicariat pour la Solidarité a désiré lier cette journée à un autre événement qui se tient le même week-end : le Congrès Mission (voir ci-contre). L’idée est de proposer la charité comme composante intégrante du message évangélique et de l’évangélisation. Les paroisses peuvent aussi mettre en place des initiatives en s’aidant notamment des outils délivrés par la Conférence des évêques de France (eglise.catholique.fr). Le pape François invite à « faire avec » plutôt qu’à « faire pour » les personnes migrantes. Cela résonne pour moi comme un appel à se reconnaître partenaires de l’Alliance avec Dieu et à construire ensemble le royaume de Dieu qui est déjà parmi nous. Si le Pentateuque commence par la Création et s’achève par l’Alliance, n’est-ce pas précisément pour signifier que la finalité de la Création est l’Alliance ?
Propos recueillis par Isabelle Demangeat @LaZaab
– Plus d’infos : Journée mondiale du Migrant et du Réfugié
Pratique
Dans le cadre du Congrès Mission :
- Une table-ronde se tiendra le samedi 26 septembre, de 15h à 16h30, autour du thème Peut-on être missionnaire sans accueillir les migrants ?
- Une soirée festive animée par l’association JRS France autour de mezzés préparés et offerts par des personnes migrantes et des paroissiens est organisée le samedi soir, de 19h à 20h30.
Dans les paroisses :- Chaque paroisse est invitée à laisser une place privilégiée, dans ses célébrations, aux personnes migrantes. Une vidéo, en cours de préparation, pourra être projetée dans les paroisses qui le souhaitent.
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