Ste-Colette : la fécondité au-delà de la fertilité
Paris Notre-Dame du 3 février 2011
Depuis plus de six ans, la paroisse Ste-Colette (19e) accompagne les couples en espérance d’enfant. Leur cheminement, souvent douloureux, s’inscrit, au-delà de la fertilité, dans une quête de fécondité en lien avec la foi.
« C’est en 2008, en écoutant Radio Notre Dame, que nous avons appris l’existence d’un pèlerinage diocésain à Ste-Colette pour les couples en espérance d’enfant. N’ayant pas pu y participer le jour J, nous avons décidé de le faire seuls, la semaine suivante, en partant de chez nous. » Pour Guy et Isabelle, alors âgés de 42 et 38 ans, cette démarche a inauguré un lien très fort avec le sanctuaire de Ste-Colette.
« Ce n’était pas simple d’aborder notre difficulté à avoir un enfant avec nos amis ou notre famille et nous faisions souvent face à l’incompréhension du monde médical devant notre choix de ne pas recourir aux procréations médicalement assistées, racontent-ils. Nous cherchions un lieu comme celui-ci pour pouvoir exprimer notre souffrance avec d’autres couples qui la partageaient. »
Accompagnés en prière
Au moment où Guy et Isabelle ont connu le sanctuaire, celui-ci n’était en place que depuis quelques années. C’est en effet en 2004 que le P. Jean-Pierre Berny, alors nouveau curé de cette paroisse, a eu l’idée de le créer. « En lien avec le diocèse, j’ai souhaité mettre en avant le charisme de sainte Colette, réformatrice de l’ordre des clarisses au XVe siècle, traditionnellement priée par les couples ayant des difficultés à avoir un enfant, raconte-t-il. Par le bouche à oreille et sans doute aussi en raison des grâces que nous avons reçues, cette initiative a rapidement eu un certain écho auprès de couples qui cherchaient des réponses et un accompagnement dans l’Église. »
Inscrits dans cette démarche, Guy et Isabelle ont trouvé à Ste-Colette un réel soutien dans leur réflexion et leur prière. « C’est un travail difficile, fait d’avancées et de reculs, que nous pour suivons aujourd’hui dans l’espérance, témoigne Isabelle. Ici, nous avons été portés par le partage des expériences des couples, par le curé de Ste-Colette, et la prière des paroissiens.On a appris à accepter ce qui était difficile à entendre au début : que l’enfant n’est pas un dû et qu’il y a d’autres fécondités, propres au couple. Nous avons la grâce d’être deux, d’avoir du temps pour nous connaître et grandir ensemble dans notre amour. » « C’est essentiel de reconnaître ce que le Seigneur a accompli en nous depuis le jour de notre mariage, ajoute Guy. Il connaît notre souffrance et veut notre bonheur. Il faut être disponible et à l’écoute de ce qu’Il souhaite pour nous. » • Pierre-Louis Lensel