Sur les pas de saint Louis
Paris Notre-Dame du 25 août 2022
Pour ces deux mois d’été propices à l’évasion, Paris Notre-Dame vous propose de marcher sur les pas d’un saint afin de rallier Paris à l’un des diocèses de la petite couronne. Pour ce troisième volet, nous vous proposons de vous rendre à la cathédrale du diocèse aux Armées, sur les pas de saint Louis.
Il y a quelque chose de providentiel à proposer, en ce jeudi 25 août, fête de saint Louis, une marche sur les pas du saint roi de France, Louis IX. Fidèles au principe de notre série d’été, nous irons à la rencontre d’un autre diocèse, mais cette fois sans franchir la frontière du périphérique : la cathédrale du diocèse aux Armées françaises se situe en plein cœur de la capitale. Il s’agit de St-Louis-des-Invalides (7e), reconnaissable à son dôme doré, signe d’une histoire particulièrement riche. Érigée au XVIIe siècle par volonté de Louis XIV, l’église, placée dès l’origine sous le patronage de saint Louis, est comme séparée en deux, de chaque côté du chœur, avec d’une part, l’église des soldats, donnant sur la cour d’honneur, et de l’autre la chapelle royale, richement ornée et couronnée par le dôme. Les soldats et le roi peuvent ainsi assister aux mêmes messes, mais sans entrer par les mêmes accès. Cette séparation s’est renforcée avec l’édification du tombeau de Napoléon sous le dôme à partir de 1842, avant d’être définitivement matérialisée par la pose d’une verrière entre les deux parties de l’édifice en 1873. Se rendre à St-Louis des Invalides pour aller à la rencontre de saint Louis ressemble fort à un rendez-vous manqué, tant sa présence est discrète et celle de Napoléon Ier, omniprésente. On pourra cependant admirer, dans l’église des soldats, un tableau représentant la mort du saint roi, et côté coupole, les lettres S et L entrelacées sur la porte, ainsi qu’une grande statue de saint Louis portant la relique de la couronne d’épines. Une statue qui fait écho à d’autres, dévoilées au fur et à mesure de notre pérégrination. Tout a commencé à l’église St-Louis-en-l’Île (4e), sur l’île du même nom, qui aurait été érigée à l’endroit où le bon roi venait prier, quand l’île n’était qu’un pré aux vaches. C’est un saint Louis de couleurs qui vous accueille, que ce soit par la statue polychrome placée au fond de la nef, ou par les fresques et le vitrail faisant mémoire de sa vie dans la chapelle qui lui est dédiée. On peut aussi y vénérer ses reliques, déposées dans la chapelle abside. À quelques pas, St-Paul-St- Louis (4e) nous attend. Ici saint Louis se dévoile en toiles monumentales du XVIIe siècle, le représentant en train de recevoir la couronne d’épines des mains du Christ, ou vénérant la relique et la croix. Autre quartier parisien, autre siècle : St-Louis-d’Antin (9e), ancienne église d’un couvent de capucins, offre une architecture néo-classique, typique de la fin du XVIIIe siècle. On pourra admirer, dans le chœur, une statue de saint Louis portant la sainte relique, ainsi qu’un tableau de Léon Glaize représentant la mort du roi. Nous aurions pu ajouter quelques kilomètres à notre marche du jour, en visitant les chapelles, les hôpitaux ou les écoles qui portent le nom de saint Louis. Une présence dans la capitale qui traverse les siècles et témoigne de la fécondité de son héritage. L’occasion de méditer sur le testament qu’il laissât à son fils, et qu’on peut lire à St-Louis-en-l’Île : « Que Dieu te donne sa grâce de faire sa volonté toujours, de sorte qu’il soit honoré par toi. ».
Charlotte Reynaud
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