Ukraine : l’accueil se poursuit à Paris

Paris Notre-Dame du 28 avril 2022

L’accueil des réfugiés ukrainiens à Paris était au cœur d’un « Mercredi de la rencontre » le 20 avril, organisé par la Maison Bakhita et la délégation diocésaine pour la solidarité, à N.-D.-des-Champs (6e). Claire Rossignol, responsable du Pôle migrants au diocèse de Paris, nous explique les enjeux de cet accueil et les informations recherchées par les participants.

Claire Rossignol, responsable du Pôle migrants à la délégation diocésaine pour la solidarité.
© Laurence Faure

Paris Notre-Dame – De France terre d’asile au comité attaché à l’ambassade d’Ukraine en France et aux acteurs du diocèse : les intervenants étaient variés…

Claire Rossignol – Les intervenants ont été choisis en fonction des questions posées en amont par les quelque soixante inscrits à cette soirée d’échanges et d’information [1]. Leur présence a démontré une attente, probablement due au fait qu’il y a peu de visibilité sur les besoins réels liés à cet accueil des réfugiés ukrainiens. À raison, d’ailleurs, car ces besoins sont très évolutifs. Pierre-Marie Legal, directeur de l’Institut de l’Assomption Lübeck (16e), a témoigné sur la quinzaine de jeunes ukrainiens accueillis dans son collège. Odile Sorrel-Déjerine, responsable du vestiaire Corot Entraide (16e), a raconté la rencontre de son équipe avec des femmes ukrainiennes venues à elle, et leur coordination avec la porte de Versailles (15e) – où opèrent la Croix-Rouge, France terre d’asile ou encore l’Office français de l’immigration et de l’intégration. Des membres du comité de coordination attaché à l’ambassade d’Ukraine en France ont aussi donné un éclairage sur la situation, au cinquante-sixième jour de conflit, et sur le vécu d’Ukrainiens accueillis en France. Nous avons aussi reçu le témoignage de l’équipe de N.-D.-des-Champs qui a monté un pôle Ukraine, dans une dimension très belle de disponibilité, selon les besoins ; mais aussi de JRS France, sollicité sur l’hébergement citoyen.

P. N.-D. – Que faire si l’on veut participer à cet accueil ?

C. R. – Au diocèse, avec les acteurs de terrain (le Secours catholique, la Société de Saint-Vincent-de-Paul, l’Œuvre d’Orient, la Communauté de Sant’Egidio), nous répondons aux besoins en relayant les propositions et les demandes exprimées, en temps réel. Car la situation est très évolutive et également incertaine quant à sa durée. Par exemple, au début de la guerre en Ukraine, beaucoup de collectes ont été lancées et ont été assez rapidement saturées. À ce jour, seules certaines denrées sont demandées : médicaments, alimentation infantile... Sur l’hébergement aussi, les demandes évoluent. La page « Solidarité Ukraine » du site internet du diocèse de Paris donne toutes ces informations en temps réel. Concernant l’hébergement, plusieurs paroisses à Paris sont déjà engagées. Il s’agit soit de logements dans une paroisse, soit de mises à disposition par des paroissiens ou proches de la paroisse. Nous, à la délégation, et en coordination avec JRS France, nous mettons en lien les hébergeurs potentiels avec la paroisse voisine, pour créer un pôle d’accompagnateurs. Car il faut aussi un cadre pour aider l’hébergé à se reconstruire et l’hébergeur à ajuster sa relation avec ceux qu’il accueille, qui ont fui la guerre.

P. N.-D. – Quel est votre état d’esprit face à cette crise ?

C. R. – Nous observons un élan formidable en faveur des Ukrainiens qui fuient la guerre dans leur pays. C’est important d’entendre ce « cri du cœur » de fidèles à Paris qui considèrent que c’est impossible que ces réfugiés ne soient pas accueillis dignement… Même si on a pu remarquer comme une frustration au niveau du terrain, due à la différence de traitement ressentie, par rapport à d’autres situations de réfugiés ou de déplacés. Et en même temps, tous se réjouissent vraiment de cet élan et de ce que certains perçoivent comme un changement de regard, qui ne soit pas uniquement « bleu et jaune ». Avec la fervente espérance que ce nouveau regard continue à se déployer envers toutes les personnes en difficulté de nos quartiers à la recherche d’une vie digne.

Propos recueillis par Laurence Faure @LauFaur

[1La Maison Bakhita propose des “Mercredis de la rencontre”, soirées sur des sujets liés aux questions migratoires.
Voir aussi : La Maison Bakhita et Solidarité Ukraine.

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