Le Triduum : un temps avec sa « famille paroissiale »
Paris Notre-Dame du 28 mars 2013
P. N.-D. – Vous proposez une retraite paroissiale pour le Triduum à St- Laurent (10e), pour la sixième année consécutive. Comment se passe-t-elle ?
P. Philippe Christory – Pour vivre pleinement les jours de la Passion et de la Résurrection, nous proposons aux fidèles de suivre la retraite en libérant, s’ils le peuvent, leur vendredi. Les jeunes peuvent venir dormir sur place, afin de se retirer davantage du monde pendant ce temps particulier que vit l’Église. Entre la célébration de la Cène et le dimanche de Pâques, la retraite s’articule autour des offices liturgiques et de temps d’enseignement. Cette année, le P. Christophe Liony, prêtre de Rouen, donnera un enseignement sur la partie du Credo qui correspond aux mystères de la Passion et de la Résurrection. Après chaque formation, les retraitants pourront rester prier silencieusement dans l’église pendant une heure. Par ailleurs, ceux qui le veulent pourront participer à la chorale qui animera les offices ainsi que la vigile pascale.
P. N.-D. – Chaque année, la retraite rassemble soixante à quatre-vingts personnes, sans compter celles qui viennent ponctuellement. Quel est l’intérêt de vivre ce temps en paroisse ?
P. P. C. – Beaucoup de catholiques profitent de Pâques pour passer le week-end en famille et cela se comprend. Et pourtant, Pâques est la première fête de l’Église et mérite donc d’être vécue dans sa « famille paroissiale ». Cette retraite est toujours un temps unique pour St-Laurent. On sent, au cours des jours, une profondeur de plus en plus intense et une joie d’être ensemble. Les catéchumènes qui y participent sont portés par la communauté et nous font réaliser l’attente qui grandit en eux. On ressent également le sentiment d’appartenir à une communauté vivante et missionnaire. Enfin, la prière intense de ces quelques jours apporte chaque année une densité de foi palpable lors de la vigile.
P. N.-D. – Vous avez mentionné le côté missionnaire de votre communauté paroissiale. La retraite s’inscrit-elle dans cette dynamique ?
P. P. C. – L’objectif premier de la retraite est de goûter l’amour de Dieu et de choisir fermement le Christ. À St-Laurent, nous aimons aussi profiter de chaque moment liturgique fort pour en faire des temps de mission. Ainsi, nous proposerons aux retraitants d’aller à la rencontre des personnes du quartier, deux par deux, pour leur remettre les horaires des messes de la semaine sainte, spécialement lors du chemin de croix dans le quartier. C’est une démarche qui touche, bien souvent, le paroissien lui-même, qui se rend compte qu’il est capable d’être missionnaire.
P. N.-D. – Comment vivre la joie pascale au quotidien ?
P. P. C. – Une partie de l’enseignement de la retraite concernera la Résurrection, afin, justement, de nous aider à en vivre. L’espérance qui anime le chrétien est bien loin de l’espoir mondain d’être délivré des épreuves. Elle doit transparaître dans nos relations aux autres et dans notre façon de travailler. Le Christ ressuscité en est la source. Aussi, comprenons que si la Résurrection est au cœur de la vie chrétienne, alors celle-ci devient exceptionnelle : c’est bien à partir de Pâques que nous recevons la vie sacramentelle. Plus de crainte, plus de peur, mais la joie ! • Propos recueillis par Agnès de Rivière
À savoir : d’autres retraites Triduum ont lieu à St-Nicolas des Champs (3e), à Ste-Claire (19e), à N.-D. de l’Assomption des Buttes-Chaumont (19e) et, pour les jeunes hommes, au Séminaire de Paris.