Au commencement était le baptême
Tout ce qu’il y a de petit est tout ce qu’il y a de plus beau et de plus grand.
Tout ce qu’il y a de neuf est tout ce qu’il y a de plus beau et de plus grand.
Et le baptême est le sacrement des petits.
Et le baptême est le sacrement le plus neuf.
Et le baptême est le sacrement qui commence.
Tout ce qui commence a une vertu qui ne se retrouve jamais plus.
Une force, une nouveauté, une fraîcheur comme l’aube.
Une jeunesse, une ardeur. Un élan. Une naïveté.
Une naissance qui ne se trouve jamais plus.
Le premier jour est le plus beau jour.
Le premier jour est peut-être le seul beau jour.
Et le baptême est le sacrement du premier jour.
Et le baptême est tout ce qu’il y a de beau et de grand.
S’il n’y avait pas le sacrifice.
Et la consommation du corps de Notre-Seigneur.
Charles Péguy, Le Porche du Mystère de la deuxième vertu, Gallimard, Paris.