Collège des Bernardins : une troisième année commence !
Paris Notre-Dame du 26 août 2010
P.N.-D. - Au niveau de la formation, quelles sont les grandes nouveautés de la rentrée 2010 aux Bernardins ?
Mgr Jérôme Beau - J’en vois quatre : l’ouverture, dans la section judaïsme, d’un centre chrétien d’études juives ; la mise en place d’un enseignement sur la Shoah ; la création d’un Institut Supérieur des Sciences Religieuses (ISSR) ; et enfin, la fondation de l’École de la foi dans de nombreuses paroisses.
P.N.-D. - De quoi s’agit-il au juste ?
Mgr J. B. - A partir de la rentrée, le centre chrétien d’études juives proposera une formation au judaïsme, à raison de deux jours par semaine, pendant deux ans. Celle-ci permettra aux étudiants d’en acquérir une connaissance synthétique. Concernant l’enseignement sur la Shoah, il s’agit de présenter les aspects fondamentaux de cet événement qui a profondément modifié notre perception de l’homme et de l’histoire. L’ISSR est un institut, intégré à certains cours publics de l’École Cathédrale, qui permet d’acquérir les diplômes européens de théologie sous la forme d’un ensemble cohérent. Il requiert un investissement à plein temps. Enfin, cette année, l’École de la foi va ouvrir à Paris, donnant en deux ans une formation de base sur l’ensemble de la foi chrétienne.
P.N.-D. - L’Ecole de la foi fonctionnera donc de façon décentralisée ?
Mgr J. B. - En effet, les formateurs se trouveront dans chaque paroisse intéressée. Ils utiliseront un même contenu élaboré en commun entre l’École Cathédrale et les paroisses. Le parcours qu’ils proposeront sera ouvert particulièrement aux trente – cinquante ans et a une cohérence dans la durée, permettant à chacun d’acquérir une connaissance de l’ensemble des mystères de la foi. Il s’agit là d’une première étape en vue, ultérieurement, des cours publics ou de la formation des responsables à l’École Cathédrale.
P.N.-D. - Outre la formation, que propose le Collège des Bernardins au début de sa troisième année ?
Mgr J. B. - Je retiens deux grandes propositions : l’une sur le thème du visage, déployée notamment lors de la Nuit Blanche par le biais d’un concert- projection d’une œuvre vidéo sur ce sujet ; puis, dans l’ancienne sacristie, à travers une exposition, en octobre, de photos de visages d’ouvriers travaillant dans les mines en Angleterre ; et enfin, toujours en octobre, par le biais d’une table ronde sur le thème du visage animée par le CRIF et le CRAN. L’autre proposition à laquelle je pense est celle des « Heures des Bernardins ». Le samedi 25 septembre, concerts et conférences suivront un rythme monastique, des matines aux complies, sur le thème de la Passion, de la mort et de la Résurrection du Christ.
P.N.-D. - Quel est, en synthèse, votre objectif essentiel concernant l’année à venir ?
Mgr J.B. - Pour nous, ce qui est primordial, c’est de donner à travers la programmation et la formation une plus grande lisibilité de l’axe des Bernardins, de sa réflexion et de son approfondissement de la question de l’homme, de son avenir et de la révélation chrétienne. Nous avons aussi le souhait de continuer à approfondir le dialogue entre la foi et la culture. • Propos recueillis par Ariane Rollier