Homélie de Mgr Laurent Ulrich - Messe du Saint-Sacrement à Ste Anne de la Butte-aux-Cailles

Dimanche 19 juin 2022 - Sainte-Anne de la Butte-aux-Cailles (13e)

 Fête du Saint-Sacrement – Année C

- Gn 14,18-20 ; Ps 109, 1-4 ; 1 Co 11,23-26. Lc 9,11b-17
Résumé

Les lectures de ce jour de fête nous montrent d’abord que ce que nous faisons, en célébrant l’eucharistie, en vénérant le corps et le sang du Seigneur, nous l’avons reçu d’une longue tradition : c’est déjà dans le livre de la Genèse. Melkisédek et Abram font une offrande en action de grâces à Dieu pour ses bienfaits, bénissent le pain et le vin, fruits de la terre et du travail des hommes.

C’est aussi dans l’un des tout premiers textes du Nouveau Testament, la première lettre aux Corinthiens. Paul transmet ce qu’il a reçu comme le témoignage le plus fort du don de Jésus à ses disciples d’hier, d’aujourd’hui et de demain : il prit le pain, le bénit, le rompit et le donna.

Et avant sa mort et sa résurrection, Jésus avait déjà fait cela. Même s’il y a peu de matière, avec ce qu’il y a, Jésus prend, bénit, rompt et distribue. C’est Lui qui a donné, pour que nous donnions.

On entend souvent dire : la messe c’est ennuyeux ! Je ne dis pas que c’est vous qui le dites, puisque vous êtes là ! Mais vous l’entendez dire … N’est-ce pas parce que nous avons oublié que c’est le don incroyable de Jésus à ses disciples d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Peut-être avons-nous besoin de prendre mieux conscience de cela ! Et d’être des témoins plus joyeux de ce qui nous arrive dans l’eucharistie, de ce don si étonnant.

Voyons d’un peu plus près le texte de l’évangile : les disciples disent « renvoie cette foule. » C’est un réflexe ordinaire : ça suffit, on les a déjà eus toute la journée ... Et il y a une bonne raison : on n’a pas ce qu’il faut pour les nourrir. Nous le disons aussi quand il y a afflux de personnes à la rue, de migrants et de souffrants de toutes sortes !

Et Jésus dit : ce que vous avez suffira, et vous verrez ce que je fais avec vous ; avec ce qui est là, ce que vous avez apporté et qui est un bon début.

C’est bien ce que Paulin Enfert, dans votre quartier et à Gien, a pratiqué de mille manières tout au long de sa vie et pour des causes diverses : l’éducation des jeunes, les besoins vitaux d’une population délaissée, la mise à l’abri des familles et même la détente animée par le « Jongleur de Dieu ».

Persévérez donc, n’ayez pas peur de continuer, le Seigneur multiplie ce que vous faites d’œuvres bonnes.
Et ne vous découragez pas dans ces années où vous serez contraints fortement par des travaux dans votre église.

+Laurent Ulrich, archevêque de Paris

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