Homélie de Mgr Laurent Ulrich - Messe de Pentecôte en l’Eglise Chaldéenne Saint-Thomas Apôtre

Dimanche 28 mai 2023 - Saint-Thomas Apôtre, Église Chaldéenne de Sarcelles (95)

– Dimanche de la Pentecôte

- Ex 19,1-9 et 20,18-21 ; 1 Co 12,1-27 ; Jn 14,15-16, 25-26 et 15,26 – 16,15

Chers amis si nombreux de la paroisse chaldéenne de Sarcelles, je suis heureux de vous rejoindre en ce jour de fête de Pentecôte et de fêter avec vous la venue du Saint Esprit qui guide notre vie chrétienne, la vie de l’Église tout entière et celle du monde que nous habitons par la grâce. Vous fêtez aussi – tout le monde ne le sait pas même si c’est déjà officiel ! – votre curé, le Père Sabri Anar qui vient d’être élu et confirmé évêque et va s’en aller à Istanbul. Même si vous le regrettez avec raison parce qu’il a tant fait depuis 33 ans pour vous, vous êtes fiers de lui.

C’est aujourd’hui la fête de la pleine révélation du don de Dieu fait à nous et à tous les hommes : non seulement Dieu s’est montré au peuple hébreu sur la montagne, mais c’était difficile à comprendre, seul Moïse pouvait s’approcher ; non seulement Dieu s’est manifesté en envoyant son Fils Jésus, Dieu-fait-homme ; non seulement, Dieu avec nous est venu et a donné sa vie pour nous ; non seulement Jésus, crucifié, mort, à cause de notre péché est ressuscité pour que nous ayons la vie en Lui ; non seulement Il est apparu, vivant, à ses apôtres pour les réconforter et les envoyer en mission ; mais comme en couronnement de tout cela, Il nous a envoyé son Esprit qui nous rend capables de vivre en disciples, en témoins, sans avoir peur.
Avoir peur c’est toujours possible dans les pays où il est difficile de se montrer chrétiens, comme cela peut l’être dans plusieurs pays d’Orient. Et aussi c’est difficile de montrer sa foi dans un pays comme le nôtre où règne davantage l’indifférence, la méfiance parfois, envers l’Église et l’Évangile. C’est l’Esprit Saint qui nous donne de vaincre cette peur.

Chacun a son rôle pour que ce témoignage soit donné : la main, le pied, la bouche, les yeux, les oreilles – celui qui rend service par ses mains, celui qui va sur les chemins à la rencontre avec ses pieds, celui qui a le don de parler, celui qui voit l’homme ou la femme dans le besoin, celui qui entend les paroles et les médite dans son cœur. Chacun a son rôle et sa place dans l’Église, et je le dis en pensant à vous, Église chaldéenne : votre façon de vivre et d’exprimer la foi a sa place dans notre Église, à côté de l’Église latine qui est celle de notre tradition ici.

Mais tous sont animés du bel Esprit Saint dont votre tradition orientale est plus nourrie que la nôtre, dans l’Église latine.

L’Esprit qui prend notre défense, c’est-à-dire qui nous donne du courage pour vivre dans la foi, fidèlement, dans les temps d’épreuve.

L’Esprit qui nous fait comprendre comment Jésus est toujours là, avec nous jusqu’à la fin du monde.

Certes nous ne le voyons pas, mais il se manifeste à nous quand nous écoutons sa Parole, quand nous le prions et chantons, quand nous servons nos frères, quand nous travaillons pour le bien.

Les apôtres ne disent pas à Jésus : où vas-tu ? Parce qu’ils n’ont pas encore compris qu’il allait partir.

Et vous, vous voyez partir votre curé pour une autre mission. Peut-être lui direz-vous : où vas-tu ? … Il part servir d’autres communautés du même peuple de Dieu. Comme un membre du Corps qui a sa place spécifique : veiller à l’annonce de l’Évangile, faire grandir par la vie sacramentelle, servir, chanter la louange de Dieu, là-bas aussi…

Merci au Père Sabri, à Monseigneur Sabri d’avoir servi ici et d’avoir accueilli l’appel qui lui a été adressé. Merci au Seigneur qui nous donne son Esprit, sa force.

+ Laurent Ulrich
Archevêque de Paris
Ordinaire des catholiques des églises orientales résidant en France

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