Homélie de Mgr Laurent Ulrich - Messe lors des journées diocésaines des JMJ
Évora – samedi 29 juillet 2023
À la rencontre de jeunes Parisiens accueillis au diocèse d’Évora, en direction des JMJ, en présence d’autres invités du Guatemala, du Mexique, du Brésil et de l’Inde.
– Mémoire des saintes Marthe et Marie et de saint Lazare
– 1 Jn 4,7-16, Ps 33, Lc 10,38-42
Voici trois amis de Jésus, deux sœurs et un frère, Marthe, Marie et Lazare. Trois façons d’aimer Jésus ! Lazare, il n’est pas question de lui dans cet évangile ; on se souvient cependant que dans un autre passage d’évangile, en saint Jean, il est mort. Jésus ne s’est pas mis en route assez vite pour le tirer de la maladie, comme il l’a fait pour beaucoup d’autres, et Lazare est mort ; Marthe l’a reproché à Jésus… Mais Lazare aimait Jésus et il savait que Jésus l’aimait à un point tel qu’il pouvait tranquillement attendre dans le sommeil de la mort. Il n’avait pas peur, il ne demandait rien, il n’était inquiet de rien, il avait vécu avec confiance dans l’amitié de Jésus. N’est-ce pas extraordinaire, cette paisible confiance en Jésus qui nous aime, dans la vie et dans la mort ?
Il y a l’une des sœurs, c’est Marthe : elle s’active, elle tient bien sa maison, elle reçoit bien son ami. Elle est aussi un peu jalouse de sa sœur qui regarde passer les plats sans rien faire. Elle trouve que Marie ne se donne pas de mal pour recevoir. Marthe aime Jésus, comme le dit sainte Thérèse d’Avila à propos de ce récit que nous venons d’entendre. Marthe, peut-être, a oublié que Jésus l’aime, elle aussi. Pourquoi puis-je dire cela ? Parce que nous avons entendu la première lecture, celle tirée de la première lettre de saint Jean : « Bien aimés, aimons-nous les uns les autres puisque l’amour vient de Dieu. (…) Voici comment l’amour de Dieu s’est manifesté parmi nous : Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde pour que nous vivions par lui. »
Alors, la bonne part que Marie a choisie, c’est de se souvenir d’abord que l’amour ne vient pas de nous. Quand nous aimons, nous pouvons croire que nous faisons un effort bien méritoire et que c’est nous qui devons être félicités d’aimer même ceux qui nous agacent, nous ennuient ou sont bien loin de nous. Nous avons envie qu’on nous dise : « Ah ! Comme c’est beau et généreux ce que tu viens de faire ! »
Mais non ! Si nous aimons, c’est parce que nous sommes aimés, aimés par Dieu. C’est Lui qui nous valorise, c’est de Lui que nous recevons tout, et en aimant nous en redonnons un peu, beaucoup, et un jour peut-être tout.
C’est comme l’autre Marie que nous suivons pendant ce pèlerinage, la mère de Jésus : elle se leva et elle partit en hâte.
Que ces journées mondiales de la jeunesse nous permettent de recevoir mieux cet amour qui vient de Dieu, par Jésus et dans la force de leur Esprit commun, pour en déborder de plus en plus jour après jour.
† Laurent Ulrich,
archevêque de Paris
– Voir les photos de la journée du 29 juillet 2023.