Homélie de Mgr Laurent Ulrich – Pèlerinage à Fátima lors des journées diocésaines des JMJ

Fátima – vendredi 28 juillet 2023

Pour leur première journée portugaise, près de 3 000 pèlerins parisiens se sont retrouvés à Fátima.

 Voir les photos de la journée du 28 juillet 2023.


Nous ne pouvions pas manquer d’entendre ce matin ces deux lectures si importantes. La lecture tirée du livre de l’Exode au chapitre 20, qui dit ces dix paroles, ces dix commandements, que la tradition nous a sans cesse livrés, redits, comme des éléments extrêmement importants de la vie droite et juste. Mais bien sûr, cette vie droite et juste, qui cherche à ne faire aucun mal à qui que ce soit, est faite surtout pour tourner le regard de quiconque vers le Seigneur Dieu.

C’est le premier des commandements qui est le plus fort et sur lequel nous nous arrêtons un instant ce matin. Vous l’avez entendu, mais je préfère le citer : « Tu n’auras pas d’autres dieux que moi, tu ne feras aucune idole : je suis le Seigneur, ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison d’esclavage ». C’est parce que Dieu est celui-là, celui-ci qui fait vivre, celui qui fait sortir chacun d’entre nous depuis toujours des esclavages dans lesquels il risque bien de tomber, ou d’être enfermé.

C’est parce que vous avez fait, nous avons fait, une expérience profonde de la rencontre du Seigneur, qui nous ouvre des chemins toujours nouveaux, que nous comprenons que tout ce qui suit dans ces paroles est, non seulement parole de sagesse pour bien vivre, mais parole d’ouverture du cœur vers le Seigneur et vers tout ce qu’il promet.
En chemin comme nous le sommes, avec cette étape de Fátima, nous sommes conscients d’être les enfants de ce Dieu qui cherche, pour tous, à les acheminer vers la joie de sa présence, vers la joie définitive, un jour pour nous, d’être avec lui, et de faire du bien avec lui pour toujours.

Si nous respectons cette loi, ce n’est pas seulement avec un désir moral, mais avec un désir profondément spirituel de lui être uni et d’être détenteur de sa vraie promesse.
Nous gardons cela très profondément dans notre cœur et nous entendons l’Évangile qui nous parle de ces terres qui accueillent la parole semée en nous.
Il ne s’agit pas qu’il y ait plusieurs catégories d’hommes qui soient, les uns, incapables d’entendre la parole de Dieu, les autres, incapables de la retenir, les troisièmes, incapables de la faire grandir en eux, et finalement, ceux qui la retiennent, l’accueillent et la rendent fructueuse.

Mais c’est plutôt là encore d’un chemin qu’il s’agit : nous savons bien que nous demeurons faibles et fragiles, incapables, du premier coup, d’avancer vers le Seigneur sans son aide. Et donc, nous reconnaissons qu’à certains moments, nous sommes étouffés par des soucis de la vie, à d’autres moments, nous sommes heureux d’entendre la parole que nous oublions dans la minute qui suit, mais notre désir le plus profond est d’être cette bonne terre qui reçoit la semence et la rend pleine de fruits.

C’est cela que nous voulons vivre pendant ce temps de rencontre mondiale, de rencontre internationale avec les jeunes du monde entier, et sous la conduite du Saint Père.
Dans ce lieu-même, au milieu de circonstances extrêmement tragiques, nous étions en 1917, pendant la Première Guerre mondiale, extrêmement violente, qui a tellement frappé le monde. Et puis, juste après, à peine deux ou trois ans après, les jeunes qui ont vu la Vierge Marie ici, deux sur trois sont morts de la grippe espagnole : une épidémie épouvantable qui dans le monde a fait presque 100 millions de morts – beaucoup plus que la guerre elle-même.
Dans ces circonstances tragiques, ils ont entendu – et en ce lieu où on a bâti une petite chapelle qui est derrière moi – la Vierge Marie. Ils ont compris qu’elle les invitait à avancer sur un chemin de sainteté, de prière, de demande de pardon et ils ont vécu cela autant qu’ils ont pu le faire.

Dans ce lieu, nous leur demandons, nous demandons à la Vierge Marie qui nous rassemble ce matin sur ce chemin, de demeurer fidèles et ouverts à l’amour de Dieu qui se partage. Que le Seigneur illumine chacun d’entre vous. Que chacun d’entre vous se souvienne que Dieu est là, pour toujours avec lui, et qu’il l’invite à sortir de toutes les situations dans lesquelles il se laisse enfermer.

Que la grâce de Jésus notre Seigneur, l’amour de Dieu le Père et la communion de l’Esprit Saint, avec tous les saints, dans la communion des saints, ceux qui ont été déjà déclarés saints, et sous le regard bienveillant de la Vierge Marie, nous entraînent.

† Laurent Ulrich,
archevêque de Paris

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