Homélie de Mgr Laurent Ulrich - Messe à Notre-Dame de Chine à l’occasion de la fête patronale
Dimanche 11 mai 2025 - Notre-Dame de Chine (13e)
– 4e Dimanche de Pâques - Année C
- Ac 13, 14.43-52 ; Ps 99 (100), 1-2, 3, 5 ; Ap 7, 9.14b-17 ; Jn 10, 27-30
Je suis heureux d’être avec vous pour cette fête de Notre-Dame de Chine, fête patronale et la fête des vingt ans de sa consécration. Le quatrième dimanche de Pâques nous propose toujours d’entendre l’évangile de Jésus Bon Pasteur, bon berger de son troupeau, et c’est beau que nous écoutions cela ensemble aujourd’hui.
Dans la première lecture, nous avons vu que les apôtres qui commencent à annoncer l’Évangile d’abord aux Juifs, découvrent qu’il y a, parmi leurs frères juifs, des gens qui s’opposent à cette annonce de l’Évangile. Quand on annonce l’Évangile, il y a la fois des gens qui sont heureux de l’entendre et qui deviennent chrétiens, et à la fois des gens qui sont opposés à cette annonce de paix.
Dans le Livre de l’Apocalypse, la deuxième lecture, nous avons compris que ceux qui se sont engagés pour l’annonce de l’Évangile ont dû combattre. Dans cette lecture, nous avons entendu que les disciples, qui sont missionnaires, sont passés par une grande épreuve. Le texte dit qu’« Ils ont lavé leurs robes dans le sang de l’Agneau », c’est-à-dire qu’ils sont passés par l’épreuve de Jésus, de sa souffrance, de sa Passion et de sa mort sur la croix.
L’évangile qui parle de Jésus Bon Pasteur dit que « Jamais les brebis qui écoutent la voix du Seigneur n’ont à craindre parce que personne ne peut les arracher de la main du Fils, personne ne peut les arracher de la main du Père ». Nous comprenons qu’être des témoins du Christ, cela apporte, par l’annonce de l’Évangile, des nouveaux croyants et cela suscite aussi des oppositions : tout le monde ne devient pas croyant à l’annonce de l’Évangile. Il y a des hommes et des femmes qui l’entendent mais qui ne le comprennent pas, ou qui ne veulent pas l’accueillir, ou qui trouvent que c’est trop difficile.
Il y a quelques jours, nous avons entendu le nouveau pape, Léon XIV, s’exprimer pour dire pourquoi il acceptait d’être pape au service de toute l’Église. Et il a dit que les responsables de l’Église, mais aussi tous les évangélisateurs, devaient travailler sans cesse, aller jusqu’au bout de leur engagement, pour que personne ne risque de ne pas entendre la Parole du Seigneur, pour que tout le monde puisse apprendre à le connaître et à l’aimer. Notre mission ce n’est pas de réussir à ce que tout le monde vienne dans l’Église - c’est Dieu qui décide - mais de faire en sorte que tout le monde puisse entendre parler de Jésus et apprendre à l’aimer. C’est pour cela que l’Église qui est à Paris a voulu qu’il y ait une mission catholique chinoise, qu’elle puisse se rassembler dans des lieux connus des Chinois, et que vous soyez tous fortifiés dans votre mission d’annoncer l’Évangile pour que personne ne manque l’occasion d’aimer Jésus et de le connaître.
Soyez sûrs que vous êtes dans la main du Christ et dans la main de Dieu qui vous protège, non pas des difficultés de la vie et de l’annonce de l’Évangile, mais qui vous tient dans sa main parce qu’il vous aime. Il vous aime tellement qu’il fait de chacun de vous un messager de l’Évangile. L’Évangile c’est notre joie ; annoncer l’Évangile c’est notre joie. Nous remercions le Seigneur de nous donner cette joie. Le pape François disait : « Ne vous laissez pas voler la joie de l’Évangile. » Pour que d’autres que nous le connaissent et l’aiment, Jésus nous donne cette joie, déjà pour nous, de le connaître et de l’aimer.
Faites-le aimer et aimez-le ! C’est un message pour tous les catholiques, pour tous les chrétiens et pour tous les catholiques et les chrétiens chinois. C’est une joie que vous soyez là, dans l’Église, pour porter le Seigneur à votre façon et auprès de ceux que vous rencontrez.
Amen.
+Laurent Ulrich, archevêque de Paris