Juin : des fêtes liturgiques qui déploient le mystère pascal
Paris Notre-Dame du 12 juin 2014
P. N.-D. – Dimanche 15 juin, nous fêterons la Sainte Trinité. Quel est le sens de cette solennité que l’on célèbre une semaine après la Pentecôte ?
P. Jean Laverton – Souvenons- nous d’abord que chaque année liturgique, l’Église nous fait revivre les grands mystères de la vie du Christ pour que nous les approfondissions davantage et qu’ils deviennent, d’année en année, nos propres mystères, c’est-à-dire que la vie du Seigneur devienne notre vie. Toutes les fêtes du temps pascal – que l’Église nous fait célébrer au fil des jours – puis celles du mois de juin, déploient le mystère de Pâques. La Pentecôte nous donne de fêter le don de l’Esprit qui jaillit de l’offrande de Jésus à son Père sur la croix : « Il remit l’Esprit. » (Jn 19, 30). L’Église qui naît, ce sont Marie et les apôtres ouvrant leur cœur dans la disponibilité de la prière pour que l’Esprit soit donné. Ils s’offrent à son œuvre afin d’être le cœur et les lèvres, les mains et la prière du Christ en ce monde. Après avoir célébré l’œuvre du Salut et les dons du Christ, la fête de la Sainte Trinité nous permet de contempler le mystère même de Dieu qui est communion dans l’amour des trois Personnes divines : c’est ce mystère éternel qui se déploie dans l’histoire des hommes.
P. N.-D. - De quelle façon la Fête du Saint-Sacrement, que nous vivrons le dimanche 22 juin, est-elle aussi une continuité du mystère pascal ?
P. J. L. – Ce mystère éternel des Personnes divines, Dieu a voulu nous le donner à travers une réalité des plus fragiles : l’Eucharistie. « Ô Dieu si grand, qui vous a fait si petit ? L’Amour » (saint Jean de la Croix). L’eucharistie est ce don inouï du Christ qui n’est pas venu du cœur de l’homme mais qui, à travers le rite du repas du jeudi saint, nous donne l’acte d’amour suprême accompli le vendredi saint. « Ceci est mon corps donné pour vous » (Lc 22, 19). Dans ce mystère, nous avons part à ce qui fut. L’eucharistie, don du Fils au Père dans l’Esprit, nous permet de nous offrir en cette offrande et de communier à cet acte d’amour. Par l’eucharistie, le Christ nous donne de devenir ce qu’Il est. Souvenons-nous : « Celui qui me mangera vivra par moi » (Jn 6, 57).
P. N.-D. – Enfin, vient la solennité du Sacré-Coeur, le vendredi 27 juin, particulièrement célébrée à Montmartre [1]. Que nous enseigne-t-elle ?
P. J. L. – La fête du Sacré-Cœur, qui achève ces solennités, ajoute à notre prière l’humanité du Christ et en particulier son cœur, blessé, centre de sa personne. « Ils lèveront les yeux vers Celui qu’ils ont transpercé » (Jn 19, 37). Ce jour-là, les chrétiens peuvent contempler ce cœur dont jaillit la vie sacramentelle : « De son côté il sortit aussitôt du sang et de l’eau » (Jn 19, 34). C’est une invitation à nous mettre à son école : « Devenez mes disciples car je suis doux et humble de cœur » (Mt 11, 29). C’est le chemin de la vie chrétienne : nous sommes disciples de Celui qui a tout accompli, de Celui qui est ressuscité et vivant, de Celui qui est avec nous tous les jours jusqu’à la fin du monde. Marchons avec lui dans la confiance, annonçons à tous les hommes cet amour dont nous sommes aimés. • Propos recueillis par Agnès de Gélis
[1] Retrouvez le programme du 27 juin à Montmartre sur www.sacre-coeur-montmartre.fr