« La beauté élève, elle nous fait du bien »

P. N.-D. – Initié il y a cinq ans dans le sud-est de la France, le festival Musique Sacrée lance sa première édition en Île-de-France. Pourquoi ?

Louise Savier – Le lancement dans le Sud, puis à Lyon en 2023, a bien fonctionné. Et les fondateurs, originaires de Toulon (Var), avaient l’ambition de développer le festival ailleurs en France, notamment à Paris, puisque c’est ici que réside une grande partie des artistes avec lesquels on a l’habitude de travailler. Et puis, le patrimoine francilien est très riche, avec des églises sublimes, idéal pour faire découvrir au grand public la musique sacrée. Organiser des concerts illuminés à la bougie à la basilique St-Denis (Seine-Saint-Denis) ou à l’église St-Germain-des-Prés (6e), c’est vraiment génial et cela sera magnifique. Mais c’est aussi un véritable défi, car Paris est une ville où il y a déjà énormément de propositions culturelles. On attend entre 5 000 et 7 000 spectateurs pour cette première édition.

P. N.-D. – Que propose ce nouveau festival parisien ?

L. S. – Le public doit s’attendre à vivre une expérience de la beauté, par l’alliance de la musique sacrée, de la lumière et du patrimoine. Des centaines de bougies par église, environ 800 par concert, seront installées dans des pots en verre, montés sur des structures en ferronnerie. L’ensemble a vocation à sublimer les très belles églises et basiliques qui accueillent notre festival. C’est une expérience très immersive, un moment hors du temps, également axé autour de la fraternité. L’objectif est qu’on arrive à créer du lien. Au total, on propose seize concerts en cinq jours, avec de la musique classique, baroque, du gospel, de la polyphonie corse, des chœurs d’enfants… La musique sacrée dans tous ses styles.

P. N.-D. – Vous ambitionnez de « réveiller l’espérance »... Que voulez-vous dire par là ?

L. S. – À l’origine, les trois frères – Jean- Baptiste, Emmanuel et Charles-François Brejon – qui ont monté le projet Sacrée Musique l’ont créé au moment de la crise du Covid-19, dans une période où les besoins d’espérance et de fraternité étaient forts. Et encore maintenant, avec la situation dans le monde et la crise en France, on estime important le fait de toucher les gens par le beau et ainsi réveiller l’espérance. Le parrain de cette édition, Stéphane Bern, dit que la beauté élève, qu’elle nous fait du bien. C’est vraiment notre objectif, d’autant plus dans un monde où les gens ont de moins en moins de contact les uns avec les autres. L’expérience Sacrée Musique, c’est l’idée de proposer de la beauté au plus proche de chez vous, procurer à notre public un vrai moment de joie.

P. N.-D – Quelle est la part de spiritualité dans votre festival ?

L. S. – Nos concerts ont une vraie dimension spirituelle. Tout d’abord, par le répertoire choisi qui porte à la prière, mais aussi par la lueur des bougies qui favorise la méditation. Le festival permet aussi de recréer un lien entre les paroisses et les habitants… On pense que la beauté peut toucher les cœurs de tout le monde, que ce soit des personnes chrétiennes, athées ou d’autres religions, qui ne sont jamais rentrées dans l’église de leur coin. On veut que ce soit accessible à tout le monde.

Propos recueillis par Guillaume Decourt

Renseignements

• Le festival Sacrée Musique est organisé du mercredi 10 au dimanche 14 décembre, dans seize églises d’Île-de-France.
• Tarifs entre 20 € et 30 €, entre 15 € et 18 € (tarif réduit). Billetterie sur place le jour J ou sur le site sacreemusique.com/paris

Article extrait de Paris Notre-Dame du 27 novembre 2025

Sommaire

Immaculée-Conception : 150 ans d’histoire au féminin • Œuvre d’Orient : Rencontre avec Mgr Hugues de Woillemont • Séminaire de Paris : St-Germain-l’Auxerrois au service des vocations • Persécutions : Veillée de prière pour les martyrs de l’année

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