La Chambre funéraire des Batignolles : un lieu de mission
Paris Notre-Dame du 2 avril 2015
Voilà vingt ans que les bénévoles de l’aumônerie catholique de la Chambre funéraire des Batignolles accompagnent les proches des défunts qui transitent par le premier funérarium parisien. À l’occasion de cet anniversaire, une soirée de rencontres a été organisée, sur place, le 19 mars.
Le temps est maussade en cette soirée du 19 mars. Située entre son parking et le cimetière des Batignolles, la Chambre funéraire ne semble pas, de prime abord, un lieu propice aux réjouissances. Pourtant, c’est une atmosphère chaleureuse qui l’habite ce soir-là. Dans la salle omni-cultes, une cinquantaine de personnes échangent librement et en confiance, avant la rencontre-débat officielle, organisée par l’aumônerie catholique des lieux. L’esprit est bienveillant, voire joyeux. Dans une brève introduction, le directeur de la Chambre funéraire, Sébastien Legrand donne le contexte de cette célébration d’anniversaire : quand le projet de l’équipement funéraire, situé à la frontière entre le 17e arrondissement et la ville de Clichy, a pris forme en janvier 1994, une proposition a été faite aux différentes confessions d’y avoir une représentation.
Seule, l’Association diocésaine de Paris y a répondu positivement, ouvrant alors une permanence dans les locaux. Depuis, des bénévoles catholiques s’y relaient toute la semaine pour accompagner les familles le souhaitant dans leurs derniers adieux à leurs proches. Succèdent, sous les applaudissements, les interventions de la responsable de l’aumônerie, Monique Teyssère, du P. Jean-Michel Albert, responsable diocésain de la Pastorale des funérailles, et du directeur général de G2F (Groupement funéraire francilien) Hugues Fauconnet. On saisit alors l’excellence de la collaboration entre le personnel de la société chargée des actes funéraires et les bénévoles de l’aumônerie, soutenue par le dévouement de ces derniers qui, discrètement, proposent leur écoute et leur prière à ceux qui le souhaitent. La soirée se poursuit par la prise de parole de bénévoles témoignant de rencontres qui les ont beaucoup marqués, comme celle de la réconciliation inattendue de trois frères et d’une sœur autour de leur défunte mère. Les récits sont émouvants : on touche du doigt la solitude et la souffrance, l’épreuve du deuil. « Votre présence au moment de la mort exprime plus que la sollicitude humaine ; c’est une façon de porter l’Évangile, commente Mgr Denis Jachiet. Je rends grâce pour ces vingt ans : pour tous ces bénévoles qui se sont relayés et tout ce temps passé à attendre, à accueillir et à accompagner. Un très grand merci ! » Et le vicaire général chargé de la Pastorale des funérailles de conclure, avant un apéritif chaleureux : « J’espère que l’Esprit Saint enverra beaucoup de bénévoles pour que cette expérience dure encore longtemps ! » • Ariane Rollier
En savoir plus sur la mission de bénévole :
Monique Teyssère monique@teyssere.com
Tél. : 01 42 28 46 02.
Témoignage
Dany, 72 ans, paroissienne de St-Charles de Monceau (17e), bénévole pendant 17 ans
« J’ai toujours aimé cette mission, avec la conviction qu’ au moment du deuil, les familles ont besoin d’être accueillies, aussi spirituellement. Quand elles sont croyantes, elles souhaitent exprimer leur foi et apprécient que nous leur proposions un temps de prière. Beaucoup de personnes sont loin de l’Église et ont besoin d’être accompagnées : elles se sentent démunies et sont heureuses quand on leur suggère ne serait-ce que de dire un Notre Père. Quand le pape parle d’aller aux périphéries, c’est exactement cela : notre aumônerie est un lieu où l’on rencontre et où l’on échange avec des personnes de tous les horizons et de toutes les confessions. »
Zoom sur
Chaque année, deux mille défunts passent par la Chambre funéraire des Batignolles : après leur mort, on les amène dans cet endroit, où ont lieu les mises en bière, avant un enterrement ou une incinération à Paris, en province ou encore à l’étranger. La maison funéraire a été ouverte en 1994, dans le souci de répondre aux nouveaux besoins de la société : à Paris, les gens meurent de plus en plus en-dehors de chez eux. Au funérarium, les proches peuvent passer rendre visite à ceux qui les ont quittés.