Le conte, une porte ouverte sur le spirituel
Paris Notre-Dame du 11 décembre 2014
Le conte est à l’honneur à Noël, tout spécialement cette année, dans le cadre de l’Avent 2014. Il participe à la transmission des histoires traditionnelles et des valeurs morales, et peut, dans certains cas, favoriser la connaissance de l’histoire biblique.
« Lorsque la nuit était tombée et que tout le monde dormait dans le silence de la maison, l’araignée a descendu doucement les escaliers. Et c’est alors qu’elle a vu ce bel arbre de Noël qui brillait de mille couleurs [1] ». Durant le week-end de l’Avent 2014, les 29 et 30 novembre, les enfants de St-Ferdinand des Ternes (17e) ont pu écouter ce conte enfantin ; découvrir ces vilaines toiles qui, illuminées, se sont transformées en merveilleuses guirlandes dans le sapin. Édith Chauveau, paroissienne et conteuse, leur a livré ce récit enchanté.
Des récits empreints d’humanité
Cette histoire a réjoui les enfants parce qu’elle leur a permis de « s’évader dans un monde irréel, grâce au fait que le conte n’est ni joué, ni récité, explique-t-elle, il vient de l’intérieur : à partir d’une trame, le conteur met des images, des couleurs, des odeurs. » Il s’appuie sur des légendes – héritées de la tradition orale – qui véhiculent des valeurs morales ou humanistes universelles et sont « l’expression de l’âme humaine, dans tous les pays ». Même profane, le conte est souvent chargé de spiritualité. Il peut être ainsi un bon support de transmission de la foi, notamment dans le cadre du péricatéchisme, dès lors que les enfants distinguent le fait biblique de la légende extraordinaire.
Un univers qui n’est pas réservé aux enfants
Toucher les enfants permet de rejoindre aussi les parents. Certains récits leur sont même spécialement destinés. Le 17 décembre, le Collège des Bernardins programme “Le conte musical du trésor”, un récit philosophique, à la portée universelle, susceptible d’intéresser les familles. Une narration proche des “contes bibliques” – souvent programmés au Collège des Bernardins – qui favorisent la connaissance des textes sacrés, et touchent notamment des personnes « qui ont manqué de culture religieuse », explique Christine Mérignac, chargée de cette activité culturelle. Pour apprécier un conte, « il faut sortir du quotidien, faire un pas de côté. Le conte biblique rejoint la foi, dans la mesure où il faut aussi faire un pas de côté pour quitter le monde de la raison », estime-t-elle.
Le 21 décembre, pour l’Avent 2014, ce sera au tour de N.-D. de Clignancourt (18e) de proposer des fables pour adultes. Les curieux, installés dans trois cafés proches de la paroisse, découvriront La légende des trois arbres [2]. avant d’en débattre. « Le support artistique invite à réfléchir aux questions spirituelles, dans un contexte où le message de l’Église n’est pas forcément bien accueilli », estime Géraldine Chopin, responsable de cette mission. De nombreuses institutions, laïques ou d’Église, et plus que jamais le cinéma, se saisissent du conte. Sa simplicité et « sa capacité à nous relier à la nature » expliquent son succès, justifie Édith Chauveau. Il faut juste « se laisser saisir », conclut la spécialiste, qui s’émerveille devant cette littérature fabuleuse. • Par Alix Bourel
TÉMOIGNAGE : Marie, mère de deux enfants catéchisés à St-Ferdinand des Ternes (17e) : « Ma fille a été fascinée »
« Dimanche, dans l’église, ma fille de 5 ans a écouté deux contes féériques sur les sapins de Noël : un récit profane et l’autre plus spirituel. Cette dernière fiction renvoyait aux Écritures saintes. J’ai trouvé cette approche des textes très intéressante et abordable, bien que je ne sois pas très proche de l’Église. Ma fille a été fascinée par ces histoires ; plus tard, devant un sapin, elle m’a reparlé de l’araignée qui y tissait des fils d’or. »
[1] Extrait des « Guirlandes de Noël », légende allemande.
[2] « Les trois arbres », conte traditionnel russe de Noël