« Le service du frère doit reposer sur la rencontre »

Paris Notre-Dame du 5 février 2015

Le diocèse de Paris souhaite améliorer son action caritative en mettant davantage l’accent sur la convivialité. Pour accompagner ce nouvel élan, des journées de formation à destination des professionnels et des bénévoles sont proposées. Trois questions à Charles Gazeau, diacre et délégué épiscopal pour la Solidarité.

Charles Gazeau, délégué épiscopal pour la Solidarité.
© Anne-Louise Sautreuil

Paris Notre-Dame : En quoi « le service du frère » est-il actuellement en pleine évolution à Paris ?

Charles Gazeau – Après trois ans au Service de la solidarité à Paris, j’ai proposé au cardinal Vingt-Trois que le diocèse de Paris soit à l’origine d’un renouveau de la dynamique caritative. L’idée est d’ancrer davantage la charité dans la rencontre avec l’autre, en sortant du côté un peu condescendant qu’il y a parfois dans la bienfaisance. Quelques initiatives vont déjà en ce sens, comme par exemple « Hiver solidaire » ou « Les chemins de fraternité ». Pour porter ce nouveau souffle, nous devons repenser nos fondamentaux. Le premier principe important est la volonté d’enraciner nos actions dans notre relation avec le Christ. L’action concrète demeure insuffisante si, en elle, l’amour pour l’homme n’est pas perceptible. Cet amour se nourrit de la rencontre avec le Christ. Nous devons également, en cette Année de la mission, témoigner de l’amour de Dieu pour les hommes. Enfin, la rencontre avec des personnes fragiles nous évangélise. Nous avons besoin, pour nous-même, de cet esprit de simplicité et de pauvreté.

P. N.-D. : Concrètement, comment ces principes peuvent-ils se traduire au sein des paroisses et des associations ?

C. G. – Dans le domaine de l’aide matérielle, par exemple, il faudrait faire en sorte que les bénéficiaires participent au circuit de la répartition alimentaire. Il faut qu’ils puissent devenir acteurs et pas seulement destinataires. En ce qui concerne l’hébergement, je crois beaucoup à la colocation. C’est un très beau geste de voir des jeunes vivre avec des plus âgés, des personnes en situation de handicap avec des accompagnateurs. Je pense aussi à la cohabitation de personnes des rues avec de jeunes professionnels C’est un système fondé sur la rencontre et la solidarité, très prometteur pour la société. Il y aurait aussi certainement à développer des choses autour de la fraternité de proximité, inventer de nouvelles façons de se rassembler au sein des paroisses. Cependant, il est important que les paroisses ou les associations adaptent leurs initiatives à leurs besoins et à leur environnement. Chacun fait à sa façon, le tout est de le faire dans l’esprit de la relation au Christ.

P. N.-D. : Vous organisez des Journées de formation à destination des professionnels et des bénévoles. En quoi vont-elles consister ?

C. G. – Les trois journées prévues les 12 février, 19 mars, et 21 mai commenceront par l’exposé d’un spécialiste. Il y aura ensuite un temps pour les questions, puis un repas et un moment d’échange. La première thématique choisie est « De la solidarité à la diaconie, de quoi parle-t-on ? », la deuxième « L’agapè comme un amour reçu et le service du frère comme une rencontre réciproque », et enfin « Pour une Église diaconale : servante et pauvre ». Il nous a semblé important de préparer les cœurs à cette nouvelle façon de servir les plus fragiles. Nous avons besoin, de temps en temps, d’évaluer ce que nous faisons et de nous remettre en question. Nous souhaitons proposer ce parcours afin de permettre aux acteurs de la solidarité de se renouveler et de promouvoir collectivement ce nouvel élan. La bonne volonté n’est pas suffisante, il faut l’accompagner d’éléments de formation solides. L’objectif est que les participants quittent la formation en réfléchissant à tout ce que l’on peut mieux faire demain. • Propos recueillis par Anne-Louise Sautreuil

INFORMATIONS PRATIQUES

 Les Journées de formation auront lieu de 10h à 16h, les 12 février, 19 mars et 21 mai. Elles sont gratuites et se dérouleront à N.-D. de la Gare, 8 rue Dunois (13e).
 Il est demandé de s’inscrire à l’avance par email à l’adresse vicariat.solidarite@ diocese-paris.net ou par téléphone au 01 78 91 92 40.
 Plus d’informations sur www.vivrelacharite.fr

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