Les confidences des confirmands à leur évêque

Paris Notre-Dame du 23 avril 2015

P. N.-D. – Au cours de leur préparation au sacrement de la confirmation, les confirmands (adolescents et adultes) envoient une lettre à un vicaire général du diocèse ou à l’archevêque. Quel est le sens de cette démarche ?

Mgr Renauld de Dinechin, évêque auxiliaire de Paris.
© Pierre-Louis Lensel

Mgr Renauld de Dinechin – Ce sacrement est lié à la mission de l’évêque. C’est pour cette raison que la lettre lui est adressée. Cette démarche ne fait pas partie des règles canoniques, donc n’est pas obligatoire. Néanmoins, elle a une véritable valeur pédagogique parce qu’elle permet aux confirmands de mettre par écrit ce qu’ils portent dans leur cœur et de prendre le temps de réfléchir à leur cheminement de foi. Selon le code de droit canonique, il est conseillé de recevoir ce sacrement à la fin de l’enfance, entre 7 et 10 ans. Cependant, depuis le dernier quart du XXe siècle, il est souvent donné pendant l’adolescence. Ainsi, l’Église cherche à valoriser la prise de conscience personnelle de celui qui reçoit la confirmation et le sens de la mission.

P. N.-D. – Qu’est-ce qui vous touche dans ces lettres de confirmands ?

Mgr R. de D. – Je suis frappé de leur confiance dans les évêques. Sans m’avoir rencontré, un bon nombre de confirmands confient des choses intimes dans leurs écrits, qu’ils n’ont parfois jamais exprimées à quelqu’un. Je pense que s’ils ouvrent ainsi leur cœur, c’est que leur entourage leur a présenté un visage de l’Église qui les met en confiance. Parfois, des confidences sont très intimes ; je sens qu’elles sont destinées à Dieu et j’en fais une prière. Dans les lettres, les confirmands évoquent souvent leur famille pour exprimer leur reconnaissance ou leurs souffrances. Ils y témoignent aussi de leur expérience de foi en racontant leurs joies, leurs difficultés et leurs doutes. Parfois, ils me posent des questions, par exemple sur l’au-delà ; c’est assez fréquent qu’ils mentionnent des défunts. Certains passages me touchent particulièrement parce qu’ils permettent de comprendre comment l’Esprit Saint travaille dans leur cœur. Par exemple, j’ai perçu le don de piété dans l’écrit d’une jeune fille : « Je prie tous les soirs, dans mon lit. J’aimerais que le Seigneur me donne un signe pour que je sois rassurée de sa présence. » Un autre témoignage révèle le don de force : « Parfois, le Seigneur m’aide à endurer les épreuves et à me rapprocher de lui. »

P. N.-D. – De quelle manière répondez-vous à ces lettres ?

Mgr R. de D. – Je les lis toutes attentivement mais ne peux malheureusement pas envoyer un courrier personnalisé à tous les confirmands. J’écris seulement à ceux qui ont besoin d’une réponse personnelle pour comprendre la manière dont le Seigneur les fait cheminer. Pour les autres, je leur donne un retour sur leurs lettres lors d’une rencontre collective, souvent organisée dans le cadre de leur aumônerie. Je m’appuie sur leurs témoignages, en citant certains de leurs propos qui ne sont pas intimes, pour leur livrer une catéchèse sur l’Esprit Saint. • Propos recueillis par Céline Marcon

Articles
Contact

Paris Notre-Dame
10 rue du Cloître Notre-Dame
75004 Paris
Tél : 01 78 91 92 04
parisnotredame.fr

Articles