Les mille ans de St-Germain des Prés

Paris Notre-Dame du 9 octobre 2014

P. N.-D. – Vous venez d’ouvrir les célébrations du millénaire en faisant venir des moines de l’abbaye de Solesmes. Pour quelle raison ?

P. Benoist de Sinéty, curé de St-Germain des Prés (6e).
© Ariane Rollier

P. Benoist de Sinéty – La tradition orale veut que l’abbaye de Solesmes soit l’héritière directe de l’abbaye de Saint- Germain des Prés qui, depuis sa fondation au VIe siècle et jusqu’à sa désaffection à la Révolution, a été tenue par des bénédictins. En invitant les moines dans notre paroisse le 4 octobre, pour chanter les offices du jour en grégorien, nous avons souhaité démarrer les festivités du millénaire par la prière. En effet, nous avons voulu saisir l’occasion de cet anniversaire de notre clocher et des bâtiments érigés en 1074 sous la conduite de l’abbé Morard, pour redonner un élan missionnaire à St-Germain des Prés, en l’enracinant dans sa réalité historique.

P. N.-D. - Pourquoi attendre décembre pour votre scénographie du millénaire ?

P. B. de S. – Le deuxième temps marquant cet anniversaire sera le colloque universitaire tenu les 4 et 5 décembre dans la salle des fêtes du 6e arrondissement, puis sous la coupole de l’Institut, en partenariat avec la Mairie de Paris et l’Institut de France. Une conférence grand public sur l’histoire de l’abbaye aura lieu parallèlement à St-Germain des Prés, dans la soirée du 4 décembre. Ce retour sur l’histoire des lieux, dont la genèse remonte à 1500 ans environ avec la fondation de la première abbaye par saint Germain, précédera de peu la scénographie des 5, 6 et 7 décembre dans l’église. Nous transformerons alors celle-ci, proposant aux visiteurs d’y déambuler au gré de quatre tableaux : un premier mettant en scène des moines copistes au Moyen Age, un deuxième représentant l’église transformée en usine à salpêtre à la Révolution, un troisième rappelant la décoration des lieux par le peintre Flandrin lors de la restauration du XIXe, et un quatrième avec des artistes, écrivains et intellectuels du XXe siècle attablés à la terrasse d’un café. Une fois sortis de l’église, les visiteurs rencontreront les visages de la paroisse d’aujourd’hui, leur présentant ce qui s’y vit et Celui qui les rassemble. Nous voulons en effet profiter de l’Avent pour parler de la foi : tout convergera vers la crèche installée dans le chœur de l’église.

P. N.-D. - Comment associez- vous les habitants de votre quartier à l’événement ?

P. B. de S. – Notre quartier compte 1300 commerces sur notre territoire paroissial, ce qui est colossal. C’est pourquoi nous avons associé les commerçants à la démarche. Mille kakémonos représentant un ange indiquant l’église seront installés sur les balcons de ceux qui le souhaitent. Les terrasses des cafés de la place accueilleront les paroissiens costumés pour le spectacle. Guidés par une équipe de jeunes adultes enthousiastes, ce sont 300 paroissiens qui ont monté le projet, s’engageant sur tous les fronts : costumes, calligraphie, chœur pour animer, etc. Pour moi, il s’agit d’ailleurs du point le plus important du projet : qu’ensemble, des paroissiens fréquentant des messes différentes, puissent s’investir dans une dynamique commune. Les liens fraternels en sont ainsi raffermis • Propos recueillis par Ariane Rollier

Tout savoir sur le millénaire sur www.1000ans.org et contact@1000ans.org

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