Mot d’accueil de Mgr Laurent Ulrich - Prière litanique pour l’Église de France dans le cadre du rassemblement des séminaristes de France sur le parvis de Notre-Dame de Paris

Samedi 2 décembre 2023 - Parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris

 Voir l’album-photos.

- So 3,14-15b

Chers séminaristes de France,

Je vous souhaite la bienvenue sur ce parvis de Notre-Dame, avec vos formateurs, avec un certain nombre des évêques de France. Vous êtes venus ici continuer votre pèlerinage entamé depuis jeudi soir, vous ouvrir encore les uns aux autres et laisser votre cœur ouvert à l’ensemble de l’Église en France et à l’ensemble de notre pays.

Nous venons ici, intrépides, sur ce parvis, même si nous ne pouvons pas pénétrer plus loin et plus avant dans la cathédrale, mais comme des millions de visiteurs, comme des millions de croyants qui sont venus ici depuis cinq ans pour voir, trouver la joie de savoir cette cathédrale en restauration. Mais aussi prier la Vierge Marie qui veille sur ce parvis, ici à ma gauche, depuis ces cinq années, la prier qu’elle soit toujours signe d’un amour qui nous dépasse et qui franchit tous les obstacles.

Bienvenue pour entendre ensemble la Parole de Dieu et chanter la joie de l’Évangile.

Nous entendons cette belle parole du prophète Sophonie. Nous chantons souvent cette joie-là. La joie de savoir que le Seigneur est en nous, la joie de savoir que le Seigneur n’abandonne jamais son peuple, la joie de savoir que le Seigneur est vivant entre nous et que nous pouvons en communiquer sans cesse la bonne nouvelle. Cette parole de consolation n’élimine évidemment pas les sources de peine, les inquiétudes que nous portons. Nous restons toujours lucides sur la situation de l’Église en France et à travers le monde, nous savons bien que le message de l’Évangile n’est pas écouté à la mesure dont nous voudrions qu’il le soit. Nous savons bien qu’il est contredit de mille et une façons par notre pauvre témoignage et aussi par les circonstances difficiles que le monde traverse sans cesse. Nous restons lucides mais le psalmiste, le prophète, le témoin du Seigneur, les maîtres spirituels à travers les temps, n’oublient jamais de nous dire que la peine et l’espérance font chemin ensemble. Nous savons toujours que la lucidité est nécessaire, que connaître les fragilités relève d’un regard ajusté sur le monde. Mais, justement, nous savons que le Seigneur n’abandonne pas ce monde et n’abandonne pas son Église sur les chemins difficiles, qu’il nourrit en chacun, et dans le peuple entier qui lui est consacré, l’espérance que la joie soit toujours la plus forte. Nous savons que la joie du Seigneur habite en nous, que la joie du Seigneur est notre rempart. Vous savez, vous séminaristes qui vous préparez à un ministère dans l’Église, au ministère de prêtre dans l’Église ; vous savez, vous chrétiens qui êtes ici, qui désirez servir le Seigneur et l’Évangile ; nous savons nous, évêques, combien la joie domine dans l’annonce de l’Évangile. Vous savez vous, formateurs, que vous pouvez continuer d’assurer ce service de la formation des plus jeunes pour qu’ils entrent dans le ministère avec à la fois le regard lucide et le cœur rempli de la joie que donne le Seigneur.

Devant cette cathédrale qui a été tellement blessée, il y a cinq ans, nous nous souvenons à la fois de la peine qui a étreint le monde entier, de voir cette cathédrale en tel danger et comme dans une fragilité existentielle. Mais nous savons aussi que, sur les bords de la Seine et partout dans le monde, une prière montait pour que ce témoignage de la foi ne disparaisse pas. Et depuis cinq ans, voir la joie de tous ceux qui travaillent, le sentiment de plénitude qui les habite parce qu’ils ne font pas que remonter des pierres mais donner une espérance, cette joie-là habite notre cœur à nous qui pouvons constater cela. Cette joie nous savons qu’elle ne vient pas simplement d’un succès d’estime et d’une belle compétence de tous ceux qui ont ici travaillé, mais elle vient du cœur qui est habité par le Seigneur. La joie du Seigneur est notre rempart. « Heureux les hommes, Seigneur, dont tu es la force, des chemins s’ouvrent dans leur cœur. » (Ps 83)

Que pour nous cette parole résonne ce matin. Que nous puissions chanter la joie de l’espérance et prier pour notre Église en France. Prier pour tous ceux que le témoignage de notre Église peut toucher. Prier pour tous ceux qui souffrent. Prier pour un pays qui vit et traverse des épreuves comme toujours, mais qui ne désespérera pas, et en tout cas un pays pour lequel nous prions avec une immense espérance et une grande joie. Elle nous vient du Seigneur, gardez-la dans le cœur.

+Laurent Ulrich, archevêque de Paris

Homélies

Homélies