(Re)découvrir la richesse des religions et cultures
Paris Notre-Dame du 3 septembre 2015
« Religions et cultures, ressources pour imaginer le monde. » Voici la problématique qui sera abordée à l’UNESCO (7e), du 2 au 4 octobre, au cours de la 90e session annuelle des Semaines sociales de France. Entretien avec Jérôme Vignon, président de cette association.
Paris Notre-Dame : Pourquoi les Semaines sociales de France ont choisi, cette année, le thème « Religions et cultures » ?
Jérôme Vignon – Chaque année, notre association essaie de se mettre à l’écoute des signes du temps qui font écho à des attentes profondes des hommes. Ces derniers mois, en France, les religions sont apparues à la fois comme des autorités morales, par exemple avec la COP21, et comme des adversaires de la liberté, par exemple à la suite de l’attentat contre Charlie hebdo. Il nous a semblé indispensable de souligner l’apport véritable des religions, et en particulier de l’Église catholique, dans notre société sécularisée (vie sociale et économique, sens de la vie humaine, etc.). Notre monde est appauvri par la réduction à tout ce qui se mesure rationnellement. Les religions ne sont pas tenues par cette réduction ; elles ouvrent donc sur des horizons différents. Ni rabat-joie, ni gendarmes supplétifs, elles offrent au contraire un regard nouveau dans une société qui a perdu confiance en elle-même.
P. N.-D. : Comment avez-vous construit cette session ?
J. V. – C’est la première session qui se déroulera à l’UNESCO, un lieu symbolique de la dimension culturelle. Le premier jour, les conférenciers aborderont l’aspect éthique de la mondialisation : l’interdépendance nous rend-elle solidaires ? Le deuxième jour sera tourné vers les ressources des cultures et des religions. Le troisième jour s’adressera davantage aux croyants pour qu’ils redécouvrent le trésor de la foi, pas seulement pour eux-mêmes, mais aussi pour la société. Nous proposerons en outre le samedi après-midi environ 180 ateliers, préparés en collaboration avec nos 22 antennes régionales. Leur but ? Faire découvrir l’altérité religieuse et culturelle, notamment avec le concours d’associations qui pratiquent la rencontre entre chrétiens et musulmans. Nouveauté de cette session : des intermèdes culturels avec un humoriste africain et une cantatrice suisse. Autre innovation : « Le fil rouge théologique ». À la fin de chaque demi-journée, le P. Henri Jérôme Gagey et le pasteur Claire Sixte- Gateuille remettront en perspective les exposés et les échanges.
P. N.-D. – C’est la 90e édition de cette session. Quel bilan en tirez-vous ?
J. V. – Les Semaines sociales de France ont, à plusieurs reprises, servi de catalyseur à des innovations sociales et politiques dans la société française. Par exemple, elles ont contribué au développement dans notre pays de la protection sociale et à la réflexion sur une nouvelle approche de la lutte contre le chômage avec le « contrat d’activité ». Il faut continuer dans cette voie d’une créativité sociale chrétienne. Aujourd’hui, notre association de laïcs chrétiens aide une société désunie à reconstruire des chemins d’unité, en découvrant que la diversité est une source d’enrichissement. • Propos recueillis par Céline Marcon
PRATIQUE
Les Semaines sociales de France, association née en 1904, sont un lieu de réflexion chrétien. Leur session, ouverte à tous, aura lieu, du 2 au 4 octobre. Inscription en ligne uniquement, jusqu’à la veille. Infos : www.ssf-lasession.org ; tél. : 01 74 31 69 00. Maison de l’UNESCO, 125 av. de Suffren (7e).
