Une École ouverte à tous
Paris Notre-Dame du 15 septembre 2016
Toute personne désireuse d’approfondir sa connaissance de la pensée chrétienne peut rejoindre les bancs de l’École Cathédrale (5e). En cette rentrée, (re)découvrez l’institut de formation du diocèse.
Chacun peut trouver sa place sur les bancs de l’École Cathédrale (5e), située au sein du Collège des Bernardins. Que ce soit un laïc qui se prépare à devenir responsable d’aumônerie, un catholique qui souhaite progresser dans l’intelligence du mystère du Christ, un séminariste, ou encore un agnostique qui s’intéresse aux religions. Cet institut de formation du diocèse offre des propositions variées, qui répondent à des besoins et des profils divers, sur des sujets tels que la Bible, les Pères de l’Église, le judaïsme, la philosophie ou l’art. Pour ceux qui veulent explorer une question juste le temps d’une conférence, les rendez-vous ponctuels, comme les Jeudis théologie ou les Samedis-la-foi, sont adaptés. Ceux qui ont plus de temps peuvent, par exemple, s’inscrire pour un semestre ou un an à un cours public, ou préparer des diplômes canoniques de théologie à la Faculté Notre-Dame.
Si l’École Cathédrale rencontre du succès puisqu’elle accueille, chaque année, environ quatre mille étudiants, elle souffre encore de certains préjugés. Contrairement à ce que certains pensent, elle n’est réservée ni aux clercs - la très grande majorité des élèves sont des laïcs -, ni aux élites. Le cardinal Jean-Marie Lustiger l’a fondée en 1984 pour « nourrir la foi du peuple de Dieu », rappelle le P. Éric Morin, coordinateur de l’École Cathédrale et directeur des cours publics. La mission d’enseignement est, en effet, une des charges pastorales de l’évêque. Le nom de l’École Cathédrale fait référence aux anciennes écoles cathédrales qui existaient au Moyen-Âge dans tous les diocèses et étaient déjà ouvertes aux clercs et aux laïcs. « Le mot école renvoie aussi à l’idée que les professeurs enseignent avec une certaine méthodologie. Celle-ci correspond aux intuitions de Mgr Jean-Marie Lustiger de mettre l’Écriture sainte au centre et de ne pas séparer l’enseignement de la pastorale, pour ne pas s’enfermer dans les questions théologiques », explique le P. Éric Morin. Autres orientations données par Mgr Jean-Marie Lustiger : l’étude des rapports entre l’Écriture sainte et la tradition de l’Église, entre la foi et la raison, entre l’Église et Israël.
Aux côtés des traditionnels enseignements sur les fondamentaux de la foi chrétienne, l’École Cathédrale renouvelle chaque année ses propositions pour répondre aux sollicitations et aux orientations pastorales du diocèse, et pour creuser certaines questions d’actualité. L’année dernière, par exemple, un cours d’initiation sur l’islam a été lancé et a rencontré un vif succès. Il est donc à nouveau proposé en cette rentrée. En outre, pour la deuxième année, un cours sur les chrétiens du Proche-Orient arabe aide à mieux comprendre les enjeux de la situation actuelle dans cette région. • Céline Marcon
Témoignage
Aude, 51 ans, diplômée de l’Institut supérieur de sciences religieuses de l’École Cathédrale (ISSR)« Je suis croyante depuis mon enfance. L’idée me trottait dans la tête de me former à la théologie, sans savoir vraiment ce que je cherchais. Un jour, j’ai découvert le Collège des Bernardins. À ce moment-là, j’étais prête, et je me suis inscrite à l’ISSR. Pendant trois ans de formation très intense, même si parfois c’était difficile, j’ai vécu de nombreux moments d’émerveillement. Quelque part, cela m’a remis les pieds sur terre. J’ai pris conscience qu’il n’y a pas de dualité entre le dimanche et le reste de la semaine. Cela a non seulement enrichi ma foi, mais m’a aussi donné un amour plus profond du monde qui m’entoure, que je n’arrivais plus à comprendre et qui m’inquiétait. J’ai envie de me mettre au service de l’Église. Je réfléchis encore à la manière de le faire. » • Propos recueillis par C. M.