Visiter Auschwitz et se tourner vers Dieu

Paris Notre-Dame du 28 juillet 2016

Lundi 25 juillet, les JMJistes parisiens ont débuté leur journée diocésaine par une visite du camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau. Une étape voulue comme un appel à recevoir et témoigner de la miséricorde.

Un groupe de JMJistes parisiens à l’entrée du camp d’Auschwitz II.
© Gwénola de Coutard

Levés dès l’aube, ils ont eu ce matin-là une prière toute particulière dans leurs cars. « On a cherché un silence intérieur, plutôt qu’une louange exubérante. On voulait se préparer, pour être dans une attitude respectueuse », explique Maylis, 21 ans, du groupe de l’Emmanuel, touchée surtout « par les méditations proposées dans le livret » qui accompagnait la journée. Arrivé le matin même en Pologne pour ses premières JMJ, Paul, de la paroisse de l’Immaculée conception (12e), ne cache pas qu’il appréhendait la visite. « Je m’attendais à une ambiance de commémoration un peu lourde. Mais le chemin de croix a permis de mêler la prière à la mémoire », apprécie le jeune homme de 18 ans. Pour préparer les jeunes à la visite, l’équipe diocésaine avait mis à disposition un DVD, que la plupart des groupes ont visionné sur la route, mais certains se sont mobilisés très en amont des JMJ, comme à N.-D. de Clignancourt (18e). « En avril, nous étions allés au Mémorial de la Shoah à Paris », raconte Solenn, 25 ans. « Moi-même, j’avais déjà lu beaucoup sur le sujet. Mais on a beau se documenter pour tenter de comprendre, il y a toujours un moment où l’on se sent impuissant, vide, pauvre, face à cette horreur. La seule façon de s’en relever, c’est par Dieu : Auschwitz est un endroit où l’on a besoin de Dieu », souligne-t-elle. « C’était dur, mais vraiment intéressant de venir sur les lieux-mêmes de ce camp dont on a beaucoup entendu parler dans nos cours d’histoire, estime Dang-Khoa, 20 ans, de la paroisse vietnamienne de Paris, qui est né et a fait toute sa scolarité en France. Dans les livres, ça n’a pas le même impact. Là, on voit les vestiges, la superficie impressionnante, les regards des gens sur les photos d’archives exposées… Ça m’a fait réfléchir à la question du mal : comment peut-il, en commençant par une personne, finir par toucher tout un pays ? »

Après le choc de la visite – ressenti à des degrés divers – les jeunes ont pu adorer le Saint-Sacrement et confier leurs intentions de prière dans la basilique de Trzebinia, un sanctuaire situé à quelques kilomètres, où le jeune Karol Wojtyla fit à 18 ans sa première expérience de retraite en silence, en 1938. Des bénévoles du mouvement Anuncio y étaient disponibles pour tous ceux qui ressentaient le besoin de parler à quelqu’un. Ils ont ensuite déjeuné en plein air, dégustant au dessert le fameux « kremowki », ce gâteau à la crème qu’appréciait Jean-Paul II, puis ont pris part à la messe présidée par Mgr Jérôme Beau, évêque auxiliaire de Paris. « Entrez à Cracovie en ressuscités ! », a-t-il lancé aux jeunes, qui ont ensuite repris leurs cars pour gagner leurs nouveaux lieux d’hébergement, dans une ambiance très joyeuse, qui a touché Anne-Marie et Maira, toutes deux âgées de 25 ans, du groupe Buttes-Chaumont-Chaillot : « C’est bon de voir qu’à Paris il y a autant de jeunes croyants ». • Gwénola de Coutard

Le programme des jours à venir

 Jeudi 28 juillet, à 17h15 : accueil du pape François par les jeunes sur la plaine de Błonia.
 Vendredi 29 juillet : visite du pape à Auschwitz. Il y rencontrera d’anciens déportés et priera auprès de la cellule de saint Maximilien Kolbe, mort à Auschwitz, il y a soixante-quinze ans, en offrant sa vie pour sauver celle d’un père de famille.
À 18h : chemin de croix à Błonia.
 Samedi 30 juillet, à 19h : veillée de prière au « Campus misericordiae », à Brzegi.
 Dimanche 31 juillet, à 9h30 : messe de clotûre des JMJ.

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