Homélie de Mgr Georges Pontier - Messe du jour de Noël à la Maison Marie-Thérèse

Maison Marie-Thérèse (14e) - Samedi 25 décembre 2021

– Jour de Noël – Nativité du Seigneur – Année C

- Is 52, 7-10 ; Ps 97 (98), 1, 2-3ab, 3cd-4, 5-6 ; He 1, 1-6 ; Jn 1, 1-18

« Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, lui qui est Dieu, Lui qui est dans le sein du Père, c’est Lui qui l’a fait connaître. » Ainsi se conclue le très beau prologue de l’évangile selon saint Jean que nous venons d’entendre.

Au matin de Noël la liturgie nous invite à approfondir le mystère de Noël, à mettre des mots sur ce mystère inouï de l’Incarnation : le Fils unique, lui qui est Dieu, Lui qui est dans le sein du Père, s’est fait homme et fait connaître le visage de Dieu. Il a pris visage d’homme pour nous rendre notre visage de fils de Dieu. Il nous révèle ce visage plein de bienveillance et de bonté qui n’a pas supporté que les hommes soient prisonniers de la seconde mort, comme le disait une oraison récemment.

L’auteur de la lettre aux Hébreux exalte la mission du Fils bien aimé « qu’il a établi héritier de toutes choses et par qui il a créés les mondes. »

Et notre étonnement est complet devant le contraste entre la grandeur du mystère et les circonstances ordinaires de cette naissance que la liturgie de la nuit nous rapportait : Joseph et Marie, l’enfant Jésus déposé dans une mangeoire, les bergers convoqués comme premiers invités du nouveau-né. Bien des auteurs spirituels ont su exprimer la grandeur de l’humilité et de la pauvreté de la crèche. Je pense en particulier à François et Claire d’Assise ou encore à Charles de Foucauld dont nous fêterons au mois de mai la canonisation. Humilité et pauvreté de l’amour qui sait emprunter ce chemin pour n’effaroucher personne et toucher les cœurs affligés. Humilité et pauvreté de ceux qui aujourd’hui veulent annoncer le miséricordieux, le fidèle, le frère universel.

Le ministère de prêtre fait de nous des serviteurs de la révélation du Dieu proche, du Dieu Sauveur. Et chaque jour nous avons tenu entre nos mains le corps sacramentel du Seigneur, sous les humbles signes du pain et du vin et nous l’avons présenté aux fidèles en redisant de la part du Seigneur : Prenez et mangez, prenez et buvez, pour vous et pour la multitude. Nous avons invité autant à l’adoration qu’à l’accueil humble et fervent de Celui qui veut faire en chacun sa demeure.

Oui, il se fait proche à Noël. Il s’est fait proche durant sa vie terrestre. Il se fait proche dans les sacrements et la vie vécue dans l’amour et dans la proximité des souffrants. Il sera tout proche le jour où nous le verrons face à face et où nous lui deviendrons semblables parce que nous le verrons tel qu’il est.

Qu’Il nous garde dans l’humilité, dans la joie et dans la paix ! Qu’Il nous tienne dans l’action de grâce jusqu’au jour béni où il nous dira : Entre dans la joie de ton Maître.

+Georges Pontier
Administrateur apostolique

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