Homélie de Mgr Georges Pontier - Messe à St Sulpice à l’occasion du Pèlerinage des Rameaux pour les 18-30 ans d’Ile-de-France

Saint-Sulpice (6e) - Dimanche 10 avril 2022

Serviteur de l’amour.

– Rameaux

- Is 50, 4-7 ; Ps 21 (22), 8-9, 17-18a, 19-20, 22c-24a ; Ph 2 6-11 ; Lc 22, 14 – 23, 56

« Voici Celui qui nous a aimés jusqu’au bout. » Jusqu’au bout de sa vie, Jusqu’au bout de l’amour. De l’amour, Il en a mis, autant qu’il en a fallu ! Pour ses disciples qui discutent pour savoir qui est le plus grand parmi eux, pour Judas qui ouvre le bal des traitres, pour Pierre sur lequel il pose un regard de réconfort après son reniement, sur Pilate et Hérode qui deviennent « des amis alors qu’auparavant il y avait de l’hostilité entre eux », sur les femmes de Jérusalem qui se frappent la poitrine, sur Simon de Cyrène contraint à l’aider à porter sa croix, sur le larron crucifié à ses côtés : « aujourd’hui avec moi, tu seras dans le paradis » , sur les hommes pécheurs : « Père, pardonne leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. » Oui, de l’amour, Il en a mis. A vrai dire, Il en avait toujours mis. Pierre dira de lui au jour de Pentecôte pour le décrire : « Il est passé en faisant le bien. » Il n’a fait que cela : servir de l’amour, servir du réconfort, de la guérison, du pardon, de l’espérance, du soutien, de l’accueil. Toute sa vie, il a été serviteur de l’amour. Il avait été envoyé pour servir, pour sauver et non pas pour juger. Il a sauvé à la manière de Dieu. Dieu ne sauve que par de l’amour. Il n’a qu’un seul remède : l’amour, l’amour sous toutes ses formes : L’amour qui sourit et l’amour qui souffre ; l’amour qui prend dans ses bras et l’amour qui court à la recherche de celui qui est perdu, l’amour qui parle et l’amour qui se tait, l’amour sous toutes ses formes, l’amour qui ne laisse jamais seul, l’amour qui se fait proche. « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps. » La source de l’amour coulait en Lui, se renouvelait chaque matin dans sa vie d’homme, sa vie de Jésus de Nazareth, sa vie de prière. Le Fils de Dieu qu’il était aussi, de toute éternité, n’existait que dans ce lien d’amour avec le Père : « Je suis dans le Père et le Père est en moi. Le Père ne me laisse jamais seul parce que je fais toujours ce qui lui plait. » De toute éternité, il est le Fils. Dans le temps de l’histoire, il vit comme le fils. Au jardin des Oliviers Il prie : « Père, si tu le veux, éloigne de moi cette coupe ; cependant, que soit faite non pas ma volonté, mais la tienne. » Sur la croix, Il murmure : « Père entre tes mains je remets mon esprit. » Il murmure ce qu’il murmurait toujours : entre tes mains, avec toi, en toi, pour toi. Et quand il a fallu apprendre à ses disciples à prier, il leur a transmis son secret : « Père, que ton Nom soit sanctifié, Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel » Il le sait, Lui le Fils de toujours : la volonté du Père est bonne, elle est vie, elle est bonheur, elle est fidèle, elle est éternelle. »

Oui, Père, aujourd’hui, entre tes mains, je remets mon esprit, je remets ma volonté, ma liberté. C’est en toi qu’elles trouveront leur justesse, en toi qu’elles produiront leur fruit.

Chers Amis : « A qui d’autre pourrions-nous aller ? Il a les paroles de le vie éternelle. Et la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi le seul Dieu, le vrai Dieu et celui que tu as envoyé. »

« Seigneur, montre-nous ton visage et cela nous suffit », demandaient les disciples. Il nous l’a montré en son fils bien aimé. « Qui m’a vu, a vu le Père. » Et son visage était Celui d’un Amour inouï. « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. » Merci, Seigneur Jésus, Merci.

+Georges Pontier, administrateur apostolique de Paris.

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