Homélie de Mgr Georges Pontier - Messe Chrismale à Saint-Sulpice

Saint-Sulpice (6e) - Mercredi 13 avril 2022

« Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur Lui. Alors il se mit à leur dire : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. »

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– Mercredi saint

- Is 61,1-3a.6a.8b-9 ; Ps 88 ; Ap 1,5-8 ; Lc 4,16-21

« Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur Lui. Alors il se mit à leur dire : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. »

Comme dans l’humble synagogue de Nazareth, modeste village de Galilée, nous avons, nous aussi, les yeux fixés sur lui, Jésus, sur ce Jésus de Nazareth dont nous rappelons la vie, la passion, la mort durant cette semaine sainte qui s’achèvera par la bonne nouvelle de la résurrection, signe de la victoire du Dieu de la vie, source de tout amour, souverain de l’histoire. Et nous sommes saisis par la modestie des signes de la présence du Dieu sauveur et la puissance de son amour vainqueur. Son Esprit renouvelle les cœurs, éloigne les peurs, installe dans la confiance, ouvre à la réelle présence « de Celui qui vient avec les nuées », de « Celui que tout œil verra : ils le verront ceux qui l’ont transpercé ; et sur lui se lamenteront toutes les tribus de la terre », comme le disait le texte de l’apocalypse que nous venons d’entendre.

Oui, chers Frères et Sœurs, avec le psalmiste, nous aussi nous proclamons en ces jours saints : « Ton amour, Seigneur, sans fin je le chante. »

Nous le chantons ce soir pour la puissante espérance qu’Il suscite dans le cœur et la vie des baptisés, ici dans notre diocèse et ailleurs dans le monde, dans le cœur des Ukrainiens qui mettent en lui leur confiance, et dans celui des amis de la paix. Nous sommes marqués par l’eau du baptême et l’onction du Saint Chrême. Nous nous savons enfants de Dieu et appelés à la fraternité.

Nous le chantons avec les 350 catéchumènes de notre diocèse qui se préparent dans la joie et l’action de grâce à la célébration des sacrements de l’initiation chrétienne dans la nuit de Pâques.

Nous chantons cet amour de Dieu avec tous les jeunes qui seront confirmés cette année et avec ceux et celles qui ont témoigné auprès d’eux de la joie de le connaître et de le servir.
Nous le chantons avec nos frères malades qui, dans le silence de leur épreuve recevront la visite du Seigneur de toute bonté, venu par l’Église s’approcher d’eux ou d’elles pour les réconforter et les assurer de sa présence.

Nous le chantons avec ceux et celles qui au moment de quitter cette terre recevront par l’Église les signes de Celui qui vient et qui ouvre à l’aujourd’hui éternel de Dieu en leur disant : « Entre dans la joie de ton Père. »

Nous le chantons encore avec ceux qui seront ordonnés prêtres dans quelques semaines et qui seront marqués de l’onction du Saint Chrême. Nous le chantons avec tous les prêtres et diacres permanents de notre diocèse qui vont renouveler leur engagement à être des pasteurs selon le cœur de Dieu. Ils sont les serviteurs des signes que le Seigneur donne aujourd’hui de son amour, de sa présence, de son action bienfaisante.

Oui, « Ton amour, Seigneur, sans fin je le chante » Elle le chante, ton Église qui est ici à Paris. Elle a traversé des épreuves, ces derniers temps. Elle met son espérance en toi. Elle reçoit ton réconfort en se nourrissant de ta Parole, en vivant dans l’amour, dans le service des plus pauvres et des hommes de ce temps, en se rassemblant pour prier, en célébrant ta présence dans tes sacrements, en accueillant ton pardon, en se réjouissant de voir que tu la relèves sans cesse, en se nourrissant de ton eucharistie et en t’entendant lui dire que tu l’envoies en mission. Elle attend avec confiance l’évêque que l’Église va lui donner en ton nom. Elle se tient debout, humble, confiante, fraternelle et désireuse d’accueillir ce que tu lui donnes par toute la richesse de vie de chacun de ses membres.

Église qui est à Paris, chante ton Seigneur, écoute-le, témoigne de son amour infini en aimant toi-même ceux et celles au milieu desquels tu vis. Fais-toi proche. Dieu t’envoie comme signe de son amour pour les hommes qu’il sauve.
Regarde Marie, Regarde la vivre ce qu’elle a dit : « Je suis la servante du Seigneur, Qu’il me soit fait selon ta parole. » Comme elle, porte l’espérance des hommes partout et surtout au pied des croix où souffrent des hommes, tes frères.

Amen.

+Georges Pontier, administrateur apostolique de Paris.

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