Homélie de Mgr Georges Pontier - Vigile pascale à Saint-Germain l’Auxerrois

Saint-Germain l’Auxerrois (1er) - Samedi 16 avril 2022

Christ est ressuscité ! Alléluia !

– Vigile pascale et messe de la Résurrection
Avec le baptême d’un adulte.

- Gn 1,1-2,2 ; Gn 22, 1-13, 15-18 ; Ex, 14, 15-15,1a ; Is 54,5-14 ; Is 55,1-11 ; Ba 3, 9-15.32-4, 4 ; Ez 36,16-28 ; Ps 117 ; Lc 24, 1-12

« Christ est ressuscité », Alléluia.

La nouvelle n’est pas partie comme une évidence, mais de manière bien humaine : des femmes se rendent au tombeau pour embaumer le corps de Jésus avec des aromates qu’elles avaient préparés, selon la coutume des juifs. L’amitié et le respect pour le corps de leur ami les y a conduits. Son corps n’est plus dans le tombeau, étonnamment vide. Deux hommes « en habit éblouissant » réveillent, dans leur mémoire anéantie par la douleur, ce qu’Il leur avait dit : « Il faut que le Fils de l’homme soit livré aux mains des pécheurs, qu’il soit crucifié et que, le troisième jour, il ressuscite. » Mais que signifie « ressusciter » ? Elles retournent vers leurs amis qu’elles viennent de quitter. « Leurs propos leur semblèrent délirants, et ils ne les croyaient pas. Alors Pierre se leva courut au tombeau, mais en se penchant, il vit les linges, et eux seuls. Il s’en retourna chez lui, tout étonné de ce qui était arrivé. » Ce n’est que dans l’expérience intérieure de la rencontre du Ressuscité qu’ils comprendront qu’Il a vaincu la mort, que la mort n’avait plus le dernier mot. Que le dernier mot appartenait au Père de toute bonté qui venait d’ouvrir pour son Fils bien aimé la porte de la vie éternelle en faveur de toute l’humanité.

Et à la lumière de l’Esprit répandu en eux, ils ont relu, comme nous venons de le faire, tous ces moments de leur histoire où Dieu avait ouvert un chemin nouveau à son peuple et surtout où il avait changé les cœurs de pierre en cœurs de chair, les destins d’esclaves en embrassades filiales et fraternelles, où la lumière intérieure soudain avait chassé les ténèbres de l’existence.

Au souffle de l’Esprit, se poursuit l’expérience de la foi : C’est l’amour du Dieu créateur qui explique que le monde est là. C’est Lui qui explique que je sois là. Il nous a faits à son image et à sa ressemblance. Il nous a faits pour aimer. Devant notre doute et même nos révoltes, il est venu rendre évident son amour : Il nous a aimés jusqu’au bout en Jésus, le Fils bien aimé. Il a répandu son Esprit d’amour. L’amour triomphe. L’espérance est possible. Nous allons vers Lui, nous marchons sous son regard. Il est avec nous, tous les jours jusqu’à la fin des temps.

Christ est ressuscité ! Alléluia !

Et voilà que, lavés et purifiés par l’eau du baptême, éclairés et fortifiés par la lumière de son Esprit, nourris par sa parole et la grâce de ses sacrements, nous vivons notre existence portant ce trésor caché dans les vases d’argiles que sont nos vies : nous sommes faits pour Dieu, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure en Lui.

Alain, vous seul savez comment le Seigneur vous a accompagné durant votre vie et vous a conduit à le reconnaitre et à proclamer votre foi en Lui en la Pâque de cette année. Chacun de nous a son secret. Mais c’est une même foi, une même espérance, un même appel à vivre dans l’amour. « Mon commandement, le voici : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. » Vous rejoignez le peuple des croyants en Christ. L’appel entendu fait de nous « ceux qui ont d’avance espéré dans le Christ », comme dit l’apôtre.

« Vivons en enfants de Lumière » Témoignons par notre vie et par la proclamation de notre foi que notre vie est en Dieu, et que Dieu est le Dieu avec nous, le Dieu des vivants, le Dieu qui triomphe des forces du mal. « Vivons en enfants de lumière. » Soyons des amis de la paix, des frères universels.

+Georges Pontier, administrateur apostolique de Paris.

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