Homélie de Mgr Georges Pontier - Messe à Saint-Eustache et bénédiction du nouvel autel

Dimanche 8 mai 2022 - Saint-Eustache (1er)

– 4e dimanche de Pâques – Année C

- Ac 13, 14.43-52 ; Ps 99 (100), 1-2, 3, 5 ; Ap 7, 9.14b-17 ; Jn 10, 27-30

Le quatrième dimanche de Pâques est pour notre Église Catholique le dimanche du Bon Pasteur. On y lit un extrait de la parabole du Bon pasteur que l’évangéliste Jean nous rapporte à son chapitre dixième. On y prie pour les vocations presbytérales et religieuses. L’Évêque est le berger du troupeau qui lui est confié par l’Église et les prêtres, les collaborateurs de l’évêque pour exercer le ministère de berger, de bon berger de la communauté au service de laquelle ils sont envoyés.

Le court passage de l’évangile que nous venons d’entendre insiste sur l’union intime entre le Christ et son Père : « le Père et moi, nous sommes un », union intime qui nous est ouverte, communion intime, profonde. Comme le berger prend soin des brebis de son troupeau, le Christ révèle un Père qui prend soin du troupeau des humains qu’il a appelés à la vie et auxquels il donne la vie éternelle. « Jamais elles ne périront, et personne ne les arrachera de ma main pas plus que personne ne peut les arracher de la main du Père. » Nous sommes entre les mains du Père et personne ni rien ne peut nous arracher de ses mains paternelles.

A dire vrai, un seul est le bon berger, le Christ, tel qu’il l’a été durant sa vie. Par sa parole, il a nourri les foules comme les individus ; par sa vie il a montré le chemin de la communion avec le Père ; par le don de sa vie il a exprimé la solidité du lien d’amour qui l’unissait à la volonté de son Père et la solidité du lien d’amour pour ses frères. Ce qu’Il a donné à voir durant sa vie terrestre il le donne encore à voir pas son Église et dans son Église qui est ce corps dont il est la tête. Et cela se réalise de manière éminente quand la communauté des fidèles se rassemble pour louer Dieu, l’écouter, le chanter, se nourrir, le contempler, le suivre.

La fête de ce jour dans votre paroisse nous rappelle les deux tables par lesquelles le Seigneur Jésus poursuit son œuvre de bon berger : la table sur laquelle repose le livre de sa parole et celle de l’autel sur laquelle reposent les dons offerts pour qu’ils deviennent sacrement de sa présence, corps et sang du Seigneur. Et ces deux tables contribuent à fortifier, à nourrir ce lien d’amour entre chacun de nous et notre Dieu et aussi le lien fraternel entre nous. Fils du même Père, nous écoutons la même Parole, nous chantons la même gloire de Dieu, nous nous nourrissons du même corps pour devenir à notre tour corps du Christ. « Nous sommes le corps du Christ, chacun de nous est un membre de ce corps, chacun reçoit la grâce de l’Esprit pour le bien du corps entier », chantons-nous parfois.

Parmi le mobilier liturgique l’ambon de la Parole et l’autel de l’offrande tiennent la place centrale, celle du Christ qui nous partage sa Parole et celle de l’autel sur lequel on rappelle l’amour jusqu’au bout qui l’a poussé à faire de lui-même un don pour le salut des hommes. La bénédiction de l’ambon il y a un instant demandait à Dieu de nous faire entendre sa parole comme celle qui s’échange entre amis, celle qui remplit de joie et nourrit le lien filial. Dans un instant la bénédiction de l’autel rappellera le contenu de notre louange à celui qui a fait don de sa vie pour le salut de tous et à celui qui nous apprend à « faire de nos vies une éternelle offrande à la louange de sa gloire. »

Chers frères et sœurs, nourrissons-nous quotidiennement de la Parole de Dieu et approchons-nous de la table du Seigneur pour y communier au corps sacramentel de son Fils. Que nous y puisions cette nourriture de foi : « Je connais mes brebis, elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, personne ne les arrachera de ma main. » ou encore, entendons Marie répondre à l’ange de l’annonciation : « Qu’il me soit fait selon ta parole. » Oui, qu’il nous soit fait selon sa parole, selon sa parole qui est son fils bien aimé, parole d’amour sortie de son cœur de Père et qui retourne vers lui en ayant accompli sa mission.

+Georges Pontier, administrateur apostolique

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