« Ils ont soif d’en savoir plus sur la foi en Jésus-Christ »

Paris Notre-Dame du 2 septembre 2021

Le dimanche 17 octobre 2021 s’ouvre une nouvelle session du parcours Nazareth. Rencontre avec le P. Jean Minguet, coresponsable de cette formation simple et accessible aux personnes n’ayant pas toujours fait de longues études et à celles qui se préoccupent de l’annonce de l’Évangile dans les milieux populaires.

© Alice Papin

Paris Notre-Dame – Le parcours est né en 1997. Comment a-t-il évolué au fil des années ?

P. Jean Minguet – En 24 ans, avec le P. Alain Patin, cofondateur de la formation et qui est, comme moi, prêtre en mission ouvrière, nous avons procédé à quelques ajustements tels que la durée et le contenu de la formation. Mais la base reste inchangée. Nous continuons à nous adresser principalement à des adultes qui, à un moment de leur vie, se reposent des questions sur la foi et sur la manière d’en témoigner. Enfants, beaucoup d’entre eux ont fait du catéchisme. Ils ont été jusqu’à la communion ou la confirmation. Mais généralement ce qu’ils ont appris il y a une vingtaine d’années, voire plus, ne fait plus le poids face à leurs questionnements d’aujourd’hui. Ils ont soif d’en savoir plus sur la foi en Jésus-Christ, sur la Bible ou le rôle de l’Église. Or souvent les formations proposées en paroisse sont solides et riches mais ne sont pas toujours accessibles aux personnes des quartiers populaires ou venant d’autres régions du monde. Ce constat nous a incité à bâtir ce programme qui peut aussi intéresser des personnes qui s’interrogent sur la question de l’annonce de l’Évangile dans les quartiers populaires. Il s’agit souvent de laïcs qui, au sein de leurs paroisses, sont confrontés à ce type de personnes dans l’accompagnement du catéchisme, d’une aumônerie scolaire ou d’un accueil paroissial.

P. N.-D. – Qu’apprend-on dans ce parcours ?

J. M. – D’une durée de 18 mois, le parcours s’articule autour de trois axes : découverte de la Bible et de la manière dont les textes peuvent être une lumière pour aujourd’hui, de l’histoire des rapports entre l’Église de Paris et les quartiers populaires de 1830 à 2010, la pertinence de la foi chrétienne aujourd’hui. Le Salut, Abraham, l’Ancien et le Nouveau Testament, les sacrements, les manifestations du Christ ressuscité… Voilà autant de points qui sont abordés. Particularité du parcours : si les enseignements généraux ont lieu au Collège des Bernardins (environ un dimanche tous les deux mois), les participants se réunissent, entre chacune de ces journées, en groupe de travail dans leur quartiers respectifs. En petit comité, ils s’interrogent sur ce qu’ils ont compris ou non des différents apports, découvrent des grilles de lecture pour approfondir les textes bibliques et apprennent à préparer l’animation d’une célébration de l’eucharistie et un temps de prière pour un groupe.

P. N.-D. – Que deviennent les personnes accompagnées ?

J. M. – Nous garantissons un retour 100 % en paroisse ! À la fin de la formation, nous invitons les participants à investir leurs nouvelles compétences dans les lieux où ils vivent leur vie chrétienne. Nous constatons que beaucoup de nos anciens participants ont pris par la suite des responsabilités dans leurs églises ayant gagné en confiance grâce à l’acquisition de savoirs. Certains vont répondre à un appel pour animer une équipe de catéchisme ou prendre en charge un groupe d’aumônerie ou encore participer à l’accueil paroissial. En quelques mois, ils ont appris à exprimer leur foi avec des mots d’aujourd’hui et se sentent capables de la transmettre. D’année en année, le nombre d’inscrits ne faiblit pas. En cette fin d’été, je reçois régulièrement des appels de personnes d’âges divers qui, en lisant le dépliant, se sentent concernées par la formation et désirent approfondir leurs connaissances.

Propos recueillis par Alice Papin

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